[Bordeaux] Le topic des Vainqueurs de la Coupe de la Ligue

« On a envie du titre »

NICOLAS DE TAVERNOST, président de M 6, l’actionnaire des Girondins, n’a pas renoncé à être champion.

Resté à Paris, le patron de M 6 a suivi à la télévision la défaite girondine. Il est déçu, mais croit toujours en son équipe. Pour cette saison et la prochaine.

– L’élimination des Girondins en Coupe de France est-elle une grande déception ?
– C’est une forte déception, qui sera surmontée par les performances de l’équipe en Championnat.

– À cinq journées de la fin, Bordeaux compte seulement quatre points de retard sur Lyon. Jouez-vous le titre ?
– La mission assignée au club est de se qualifier pour la Ligue des champions. Cet objectif est en bonne voie. Maintenant, si on termine premier, on ne va pas se plaindre. On a envie du titre, mais on ne serait pas déçu de ne pas l’obtenir.

– Bordeaux va sans doute disputer la Ligue des champions la saison prochaine. Avec quelle ambition ?
– Une ambition pleine et entière. Si on se qualifie, ce ne sera pas juste pour participer.

– La saison prochaine, Bordeaux sera-t-il officiellement candidat au titre ?
– On visera une nouvelle fois la Ligue des champions. Certains ont des moyens financiers supérieurs aux nôtres, comme Monaco ou le PSG. Ces clubs sont aujourd’hui en bas de tableau mais ne vont pas forcément y rester. On fait partie des cinq ou six équipes ambitieuses, Lyon étant audessus du lot. L’OL n’est pas dans la catégorie de Bordeaux. C’est clair et net.

– Vous abdiquez donc par rapport à Lyon.
– Non. Mais dire qu’on va être champions l’an prochain parce qu’on peut éventuellement finir deuxièmes cette année serait irresponsable. Les saisons où l’on dispute la Ligue des champions sont plus difficiles. Et nous n’avons pas la dimension économique pour nous payer deux équipes de joueurs au top. Cette année, on a aussi profité de l’absence de ceux qui auraient pu être candidats au titre. Le PSG, Monaco ou Lens n’ont pas tenu leur rang.

– Bordeaux a tout de même des moyens. Le club a gagné 12 millions d’euros en fin de saison dernière et sera encore positif cette saison…
– Nous ne visons pas à fabriquer une machine à perdre de l’argent et à être en crise. Il faut avoir de l’ambition, pas de l’arrogance. Il faut raison garder. On n’a pas vocation à suivre l’exemple de Marseille ou de Paris. On veut construire dans la stabilité et la durée. Quant aux gains obtenus par les Girondins, ils sont réinvestis dans le club. M 6 n’a pas ressorti d’argent depuis son arrivée, en 1999. Le club n’a pas distribué de dividendes à son actionnaire. M 6 ne s’est pas remboursé depuis neuf ans de l’argent qu’il a injecté.

– Laurent Blanc a critiqué, en début de saison, l’attentisme de ses dirigeants. Mais, au vu des résultats, le groupe de joueurs mis à sa disposition a été finalement compétitif…
– J’en conclus qu’il n’y a pas besoin de dire les choses publiquement pour qu’on les entende. L’entraîneur fait bien son travail, le président et l’actionnaire aussi. Je ne serais d’ailleurs pas étonné que Laurent Blanc demande des renforts pour la saison prochaine… C’est son rôle. Même si je trouve qu’il a déjà un très bel effectif…

– Souhaitez-vous prolonger le bail de Blanc ?
– C’est Jean-Louis Triaud et Laurent Blanc qui en décideront. L’actionnaire est en tout cas très satisfait du travail réalisé cette année. Si Laurent Blanc souhaite bâtir sur la durée, c’est une affaire qui est tout à fait envisageable.

« On va mieux médiatiser Bordeaux en créant une chaîne de club »

– Cavenaghi est, semble-t-il, très convoité. Sera-t-il toujours bordelais la saison prochaine ?
– Il est sous contrat à Bordeaux. M 6 donnera les moyens financiers, mais ce n’est pas M 6 qui fera l’équipe. Pour Cavenaghi, je n’ai pas entendu dire qu’il pouvait partir de Bordeaux. Quand un joueur est convoité, c’est une bonne nouvelle. Chamakh a été convoité par Lyon. Il est toujours à Bordeaux…

– Et Micoud ?
– Ce n’est pas à moi de décider qui doit jouer l’année prochaine. C’est d’ailleurs mieux comme ça.

– Regrettez-vous que les Girondins aient un peu négligé la Coupe de l’UEFA cette saison ?
– C’est un grand regret. Mais on respecte les choix du club, qui a préféré privilégier le Championnat par rapport à la Coupe de l’UEFA. C’est tout de même dommage de ne pas avoir joué le Bayern…

– Vous avez souvent envisagé l’entrée d’un actionnaire à vos côtés dans le capital des Girondins. Où en est-on ?
– Jusqu’à présent, on se débrouille bien tout seuls. Si quelqu’un apportait un plus, pourquoi pas ? On n’est pas dogmatiques. On ne veut pas garder à tout prix 100 % du club. Mais l’occasion ne s’est pas encore présentée. En revanche, on va mieux médiatiser Bordeaux en créant une chaîne de club pour la saison prochaine.

– M 6 va-t-il rester éternellement l’actionnaire des Girondins ?
– Nous ne regrettons pas d’avoir investi dans les Girondins. Et la tendance est plutôt à vouloir garder un club qui marche. On a déjà été approchés par des repreneurs, mais on n’a pas donné suite.

– Vous avez participé à la création de Football avenir professionnel (FAP), une association défendant les intérêts des “grands” clubs. Elle pourrait disparaître. Est-ce un échec ?
– Je ne trouve pas. Il y a eu des avancées sur la gouvernance de la Ligue et la répartition des droits de télévision. Cela va dans la bonne voie, même si c’est insuffisant pour les grands clubs. Je rappelle au passage que M 6 n’a pas toujours été très bien traité, puisque nous n’avons pas de représentant au conseil d’administration de la Ligue. J’aurais aimé que la Ligue et la Fédération se souviennent que notre participation aux appels d’offres du foot a été déterminante pour le montant des droits qu’elles perçoivent.

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