Erreurs d'arbitrage : ça suffit !Les erreurs d'arbitrage, "
ça s’équilibre sur un an !" Voilà une phrase qui n'a que trop duré selon nous. Explications.
Les arbitres sont humainsLoin de nous l’idée d’accabler les hommes en noir. En effet, ces derniers sont humains et comme certains joueurs olympiens qui commettent des bévues pendant un match, il leur arrive également de se tromper. Prôner le respect et la tolérance pour les arbitres est donc un message que nous souhaitons transmettre, surtout aux jeunes, quelque soit l’erreur commise ou l’enjeu de la partie.
Le véritable souci est ailleurs. Il vient plus de la manière dont les arbitres sont aidés. Hormis l’oreillette qui leur permet de communiquer entre eux, aucune aide technologique ne leur vient en aide et ce au 21ème siècle... C’est là que le bas blesse. Trop d’erreurs lourdes de conséquences, qui pèsent sur le résultat du match, sont commises sans que rien ne vienne conforter ou pas l’arbitre dans sa décision.
Des faits irréfutablesIl ne se passe quasiment pas une journée de Ligue 1 sans qu’une erreur d’arbitrage ne soit évoquée. Nos confrères de L’Equipe ont d'ailleurs récemment consacré un dossier qui a recensé 85 fautes d’arbitrage en détails. Revenons sur quelques unes qui ont touché l’OM en bien ou en mal lors de la saison 2007/2008 :
3e journée, le 15 août : Défaite OMValenciennes - Marseille 2-1, arbitre : Alain Hamer (LUX).
- 35e minute : Main de Doumeng dans sa surface après une rentrée de touche de Ziani. Un penalty devait être accordé à l'OM.
8e journée , le 15 septembre : Défaite OMMarseille - Toulouse 1-2, arbitre : Jean-Charles Cailleux.
- Deuxième carton jaune à Ilunga pour un pseudo gain de temps sur une touche. La commission de discipline cassera cette sanction qui sera rétablie en appel. Peu avant, Rodriguez avait été exclu pour une faute peu évidente. Compensation ?
9e journée, le 22 septembre : Défaite OMAuxerre - Marseille 2-0, arbitre : Lionel Jaffredo.
- 75e : deuxième carton jaune ridicule donné à Lejeune alors que le premier méritait un rouge direct.
- Fin de match : Penalty non sifflé à l'OM
10e journée, le 6 octobre : Défaite OMSaint-Etienne - Marseille 1-0, arbitre : Thierry Auriac.
- Première période : penalty évident non sifflé pour tacle par derrière de Dabo sur Niang.
- 45e + 3 : attentat de Taïwo sur Diawara (pied sur le haut de la cuisse sans jouer le ballon) sanctionné seulement par un carton jaune.
20e journée, le 13 janvier : Défaite OMRennes - Marseille 3-1, arbitre : Bruno Coué.
- 39e : but de Pagis, en position de hors-jeu, comme Briand d'ailleurs.
- 63e : agression de Pagis non sanctionnée sur Krupoviesa. Pas de carton rouge, seulement un jaune.
- 68e : Krupoviesa se venge sur Pagis et est exclu.
25e journée, le 16 février : Victoire OMMarseille - Paris-SG 2-1, arbitre : Bertrand Layec.
- Diané transperce la défense marseillaise avant de se heurter, juste avant de rentrer dans la surface, à Bonnart. M. Layec indique le point de penalty. Il n'y avait pas penalty mais carton rouge car Bonnart était en position de dernier défenseur.
12e journée, le 27 octobre : Défaite OMSochaux - Marseille 2-1, arbitre : Saïd Enjimmi.
- 76e : Richert joue et écarte le ballon mais téléscope Niang. Il n'y a pas faute mais l'arbitre siffle un penalty qui ne s'imposait pas.
17e journée, le 8 décembre : Victoire OMMarseille - Monaco 2-0, arbitre : Damien Ledentu.
- 52e : Rodriguez marque alors qu'il est en position de hors-jeu au départ du ballon.
Encore une fois, le but n’est pas tant d’incriminer les arbitres que de montrer que oui les erreurs existent et oui il faut faire quelque chose pour les minimiser.
Cette année illustre déjà le malaiseIl n'y a pas besoin d'aller chercher bien loin des faits d’actualité. Prenons simplement le penalty accordé généreusement à nos « amis » lyonnais face à Nice et le but refusé de Samassa samedi au Mans. Sans ces erreurs d’arbitrage, Lyon compterait 2 points en moins, et il y aurait 2 points de plus pour l’OM au classement. L’écart entre les deux équipes ne serait alors pas de 6 points mais de seulement 2 points ! Quand on sait que les Marseillais luttent cette année pour décrocher le titre de champion de France, et donner ainsi un peu plus de charme à ce championnat, ces deux erreurs défavorables aux Phocéens les mettent déjà dans la difficulté et ce de manière injustifiée.
Cet écart est énorme, et nous ne parlons pas d’erreurs impossibles à analyser même avec l’aide de la vidéo. Ce sont en effet des erreurs qui avec l’aide de la technique actuelle, étaient parfaitement visibles. D’ailleurs M.Cailleux, l’arbitre de Lyon-Nice a reconnu sur RTL : "Le défenseur niçois entre en contact de la main avec le ballon dans sa surface de réparation face à l'arbitre assistant, contact que je ne vois pas. L'arbitre assistant, dans son âme et conscience, estime que la main est volontaire, et comme il est mieux placé que moi, je le suis dans sa décision et par conséquent j'accorde le penalty. Quand on voit les images, il y a bel et bien un contact de la main, certes, mais involontaire, par conséquent nous n'aurions pas dû siffler cette faute et le penalty ne s'imposait pas" !
Un président de l’UEFA agressif et rétrogradeComment comprendre l’attitude du président français de l'UEFA, Michel Platini ? Voilà un homme qui a largement profité du foot business et même très récemment en étant consultant pour Canal+ et en touchant pour cela de jolies sommes pour commenter la Ligue des Champions… Non content de ne pas permettre à son sport de progresser, voilà que l’ancienne idole française se moque encore plus du monde. Lui qui gagne encore des sommes astronomiques grâce au ballon rond trouve le moyen d’attaquer Arsène Wenger : "Moi, je parle de foot, lui de business. Il faut arrêter avec Wenger et tout ça. C'est tout pour ma gueule, c'est TPMG, Arsène!" et de rajouter concernant le fait que la vidéo n’était toujours pas en vigueur : "Je me ferai une joie qu'Arsène Wenger ne la voit jamais". Si ce n’est pas malheureux de voir quelqu’un aussi fermé à la discussion…
Mais le plus grave ce sont les raisons invoquées par « Platoche » et datant d’une autre époque : "C'est un problème de temps, de durée, de tout, les matches vont durer quatre heures, rétorque Platini. Je vais vous donner un exemple. Il y a un mec qui va tirer un coup franc, un autre va marquer de la main et l'arbitre ne le voit pas. D'accord, on prend la vidéo. Mais avant qu'il ait marqué de la main, un défenseur l'a poussé et il y a penalty. Et peut-être que le coup franc n'était pas valable. Ça va..." Monsieur Platini, en avez-vous vu beaucoup d'exemples de ce type ? Il faut être sérieux quand on avance des arguments. N’importe quel téléspectateur a pu le constater, en 5 secondes le réalisateur est capable de nous montrer l’action sous plusieurs angles ! 5 secondes : le temps est vraiment long il est vrai.
Le président de l'OM, Pape Diouf estime lui que "la vidéo aurait permis d'éviter l'erreur d'arbitrage au Mans. Mais on sait que cette pratique rencontre des oppositions, notamment du président de l'UEFA Michel Platini. Je suis plutôt d'avis, à coté de la vidéo qui pourrait etre utilisée sur des séquences précises, de mettre des arbitres de camp qui se situeraient derrière les buts et qui pourraient donner leur avis dans des moments litigieux."
L’exemple du tennis et du rugbyDans ce domaine, les responsables ont su faire évoluer leurs sports. Résultat, il n’y a presque plus aucune contestation en tennis depuis la nouvelle règle du « challenge ». En effet, les joueurs peuvent à tout moment demander à revoir l’impact de la balle à l’aide de la vidéo. Mais il y a un nombre limité de ces challenges. Contre Le Mans, avec une telle règle, le capitaine olympien aurait pu demander à l’arbitre une décision vidéo et le but aurait été accordé. Mais non, notre cher président de l’UEFA préfère rappeler : "C'est ce qui fait la beauté du football, c'est ce que ne veulent pas des Wenger, que les petits battent les grands, parce qu'ils veulent leur business". Confondre à ce point justice et passion du football, honnêteté et compétitivité c’est grave. D’ailleurs nos « petits » amis Niçois remercient la « beauté du football » pour être reparti sans un point de Gerland...
Notons également qu'en rugby, sport collectif équivalent au football, la vidéo a fait son apparition depuis quelques années et personne ne s'en plaint, bien au contraire. En cas de litige sur un essai, l'arbitre fait appel à l'opérateur vidéo qui lui donne une réponse somme toute rapide. Les matchs ne durent pas quatre heures et l'équité sportive est ainsi respectée.
Que la vidéo vienne en aide à des arbitres de plus en plus sollicités et dépassés par certaines situations est la meilleure chose à faire de toute évidence. Espérons que Monsieur le président de l’UEFA aura enfin un éclair de génie comme il pouvait les avoir sous le maillot bleu !
lephoceen