Six mois pour mûrirAucune option d'achat n'a pas été couchée sur le contrat de prêt, car les dirigeants olympiens croient toujours en
Elliot Grandin. Au joueur de montrer le meilleur de lui-même.
Dans l'actualité olympienne, il n'est pas toujours nécessaire de disserter sur le départ d'un joueur, surtout lorsque celui-ci n'est pas un élément de base de l'équipe type. Il n'est pourtant pas inutile de s'arrêter sur le prêt d'
Elliot Grandin à Grenoble pour trouver les raisons, ou du moins essayer, de ce qui ressemble aujourd'hui à un demi-échec et une incompréhension.
L'arrivée d'
Elliot Grandin entre dans la politique sportive de club visant à intégrer des jeunes en devenir. À l'heure de son arrivée, son litige avec
Franck Dumas, son franc-parler, son goût du défi et de la provocation soulèvent un élan de sympathie et de solidarité autour de lui. Tête dure,
Elliot réussit sa première au stade Vélodrome en inscrivant un but et en délivrant une passe décisive face à Monaco.
Un fameux but contre AuxerreLe 17 août dernier, contre Auxerre, après une préparation réussie, il inscrit un but de toute beauté: contrôle orienté, petit pont, piqué. Le stade se lève. Depuis, il s'est rassis. Mais on entend encore les mots d'un confrère de la télé: "
Si ce but est inscrit par Messi, on crie au génie et toutes les télés du monde le diffusent." Ce soir-là, c'était
Grandin, toujours à la recherche de lui-même, et l'adversaire était bourguignon.
Titularisé à deux reprises (contre Bergen et à Nantes),
Grandin est resté dans l'ombre. Nous n'avons pas le sentiment que le joueur ait capitalisé toutes ses belles dispositions pour prendre l'impulsion nécessaire. Nous n'avons pas encore l'impression qu'il ait pris pleinement conscience de l'univers dans lequel il était arrivé. À sa décharge, il a été peu utilisé par
Éric Gerets, n'a pas eu les moyens d'acquérir le rythme de la compétition. Ce n'est pas essentiellement la faute de l'entraîneur olympien.
Elliot a connu de petits pépins physiques et a commis plusieurs maladresses.
Le 22 septembre 2008, avant le match de coupe de la Ligue à Sochaux où un large turnover est attendu, il déclare : "
J'espère être titulaire. À mon retour de sélection, j'ai été un peu mis à l'écart, sans explications." Résultat :
Gerets le laisse sur le banc.
La tendinite qui fâcheAutre point ? Le 29 décembre, jour de la reprise de l'entraînement, les joueurs sont convoqués pour un footing.
Elliot arrive sans ses baskets. Il prend celles du casier voisin. Résultat: le lendemain, il se plaint d'une tendinite qui le privera des matches à Besançon et Auxerre.
Jeudi, encore, il déclare sur RMC : "
Ce n'est pas Gerets qui décidera pour moi si je dois partir. Personne ne me dictera ce que j'ai à faire." L'entente n'était pas au beau fixe.
Jeudi après-midi, enfin, un de ses proches, présent à la Commanderie, s'est laissé aller en jetant une cannette de Coca vide dans l'allée menant au vestiaire. Il y a des règles à respecter. Une erreur de jeunesse, sans doute.
À 21 ans,
Elliot a un réel potentiel et une formation tactique avérée. Nous sommes persuadés de ne pas avoir tout vu. Son séjour, sans option d'achat à Grenoble, doit lui permettre d'en prendre conscience avec humilité et de gagner en maturité et en professionnalisme. La réussite de son retour est à ce prix...
laprovenceC'est du propre, honteux.