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Pauleta, drôle de fin

Entre buts décisifs et statut de remplaçant, la dernière année du Portugais au PSG est pleine de paradoxes.

En quittant le Camp des Loges, hier, Pedro Pauleta affichait ce petit rictus qui trahissait une double douleur. Physique et morale. Son élongation à la cuisse gauche s’est réveillée dans les dernières minutes du match contre Valenciennes (1-1) et elle devrait le contraindre à une indisponibilité d’au moins une semaine.
Résultat : au moment où l’attaquant portugais retrouve le chemin des filets en Championnat, qu’il apparaît comme l’un des rares recours aux carences offensives de son équipe, il doit renoncer à des rendez-vous importants pour l’avenir du club parisien. Et, aussi soucieux de son image que véritable amoureux du PSG, l’idole du Parc des Princes tient à ne pas l’abandonner en Ligue 2 avant, très probablement, de mettre un terme à sa carrière.
Cette nouvelle péripétie pourrait être l’illustration parfaite de ce qu’est le film de sa dernière année. Depuis le début de la saison, on ne sait pas si Pauleta est titulaire ou remplaçant, sans relief ou efficace, indispensable ou encombrant. Peut-être est-il un mélange de tout ça.
Car, lorsqu’il est titulaire en Championnat, Paris ne gagne jamais et le niveau de son salaire (365 000 € mensuels), le plus élevé du club, apparaît comme un boulet difficile à assumer. Mais, lorsqu’il ne joue pas, aucun autre attaquant de l’effectif n’est capable de s’affirmer et de le faire oublier. Amara Diané a bien marqué six buts en L 1, autant que le Portugais, mais avec un temps de jeu près de deux fois supérieur. Peguy Luyindula ? Avec sept cents minutes de plus de présence sur le terrain que son coéquipier, il compte deux buts de moins. Quant aux jeunes David Ngog et Loris Arnaud, ils n’ont jamais démontré qu’ils étaient des titulaires en puissance.

Le soutien des supporters

On revient donc à Pauleta. « Pedro, c’est vrai qu’il est important. À tout moment, il peut marquer », relève Clément Chantôme. C’est surtout vrai, cette saison, en Coupe de la Ligue. Buteur à Lorient (3-1) le 26 septembre, un doublé contre Montpellier (2-0) le 31 octobre et deux autres buts, contre Valenciennes (4-0) le 16 janvier puis contre Auxerre (3-2) le 26 février, Pauleta s’est montré décisif à chaque tour de l’épreuve. « Je pense qu’il a vraiment envie de partir en beauté, estime son président, Alain Cayzac. Cette dernière année, il la vit intensément. Le but qu’il marque samedi, par exemple, c’est autant avec la tête qu’avec le coeur. » Mais, en Championnat, lorsque les défenses sont plus resserrées, composées des titulaires du poste – contrairement aux rencontres de Coupe – et que les espaces sont moins béants, l’attaquant de trente-quatre ans éprouve plus de difficultés à s’imposer. Ce qui explique sans doute la décision de Paul Le Guen de le reléguer sur le banc des remplaçants à Strasbourg (2-1), le 3 novembre, trois jours après avoir battu le record du nombre de buts marqués sous le maillot parisien jusqu’alors détenu par Dominique Rocheteau (100 buts). Lorsque Paris évolue à l’extérieur, Pauleta, désormais meilleur buteur du PSG cette saison avec onze buts toutes compétitions confondues, n’est plus qu’un remplaçant de luxe.
Lui ne comprend pas cette situation. Il ne demande aucune explication à son entraîneur, assure qu’il « respecte les décisions du coach », qu’il ne veut « pas créer de problèmes », mais offre des interviews qui ressemblent à des opérations marketing à des moments où l’équipe aurait besoin de stabilité. Peu après le bon nul obtenu à Lens (0-0), en début de saison, l’attaquant portugais, qui a toujours déclaré vouloir terminer sa carrière à Paris, s’est ainsi placé sur le marché des transferts, fâché d’avoir été remplaçant en Artois. Juste avant le déplacement à Marseille (1-2), il lance, à l’occasion d’une conférence de presse, être pressé que la saison « se termine » et ajoute : « Je n’ai toujours pas compris pourquoi je ne joue pas. » Le public du Parc, qui a scandé son nom et seulement le sien lors de la présentation des équipes samedi, n’a pas compris non plus. À ses yeux, Pauleta reste intouchable.

Paris sort l’équipe C

La Coupe de France n’est pas une priorité pour Le Guen qui va aligner, ce soir contre Bastia, une équipe inédite.

C’est sans doute une façon de rappeler que l’objectif de la saison est bien de sauver sa place parmi l’élite. En alignant, ce soir, une équipe « bis », sinon « ter », l’entraîneur du PSG tient à préserver ses cadres et hommes en forme du moment. Rothen, Landreau, Yepes, Clément et Chantôme ne sont pas dans le groupe.

Il avait déjà prévenu, samedi soir, après le match nul contre Valenciennes (1-1) : face à Bastia (L 2), en huitièmes de finale de Coupe de France, Paul Le Guen ferait tourner son effectif. La séance à huis clos de veille de match n’a fait que confirmer les intentions de l’entraîneur parisien et a précisé un peu plus les proportions de son turnover. À l’exception, probablement, de Sylvain Armand, aucun titulaire du week-end précédent ne devrait commencer cette rencontre. L’organisation dans laquelle le groupe a travaillé hier et les hommes qui l’ont animée donnent une idée assez claire de ce que devrait être le PSG ce soir. Une équipe inédite, jeune, et qui devra gérer la pression d’un rendez-vous au Parc des Princes qui n’affichera pas l’affluence des grands soirs.
Pour le public parisien, cette compétition n’est pas non plus l’objectif de la saison. Comme trois jours plus tôt, les supporters continueront de soutenir leur équipe, mais l’échéance qui leur tient à coeur porte sur le déplacement à Lyon, dimanche, en Championnat. Sur ce point, ils sont au moins sur la même longueur d’onde que Paul Le Guen : « La priorité des priorités, c’est le maintien. » Contre Bastia, ils apprécieront cependant le retour dans le onze de départ d’Alonzo dont le dernier match remonte à la saison 2005-2006. Récemment, la doublure de Landreau déplorait un manque de concurrence à son poste. Sa titularisation en Coupe ne signifie pourtant pas un changement d’ère ni une sanction contre l’ancien Nantais. Même s’il brille ce soir, Alonzo retournera s’installer sur le banc, cinq jours plus tard, au stade de Gerland.
Mais cette décision marque aussi un changement d’attitude de l’entraîneur parisien à l’égard de son gardien titulaire, habitué à disputer toutes les compétitions sans en laisser une miette. « J’en ai parlé avec Mickaël et avec Jérôme, expliquait Le Guen, hier. C’est un choix d’entraîneur. Pour Landreau, comme pour d’autres cadres, je préfère les laisser au repos car on est dans une situation un peu nouvelle, avec un second match au Parc qui revient très rapidement. » Les « autres cadres » sont Rothen, Yepes, Clément et Chantôme. Eux non plus ne figurent pas dans le groupe des dix-huit. Luyindula, qui s’est contenté de courir hier, et Digard, qui souffre de la hanche, ne sont toujours pas rétablis, alors que Pauleta, victime d’une élongation de la cuisse gauche, ne sera prêt, au mieux, que pour la finale de la Coupe de la Ligue, le 29 mars.
En revanche, Le Guen enregistre le retour de Mendy, qui s’est entraîné normalement hier et devrait retrouver son poste de latéral droit. La défense centrale s’articulerait alors autour de Mabiala, vingt ans, formé au club, et prêté quatre mois à Plymouth (D 2 anglaise) où il n’a pu s’imposer en raison d’une blessure à un genou, et de Sakho, autre produit maison qui avait hérité du brassard de capitaine lors de sa première titularisation en L 1, à Valenciennes (0-0), le 20 octobre dernier. Armand serait alors maintenu côté gauche, à moins que Le Guen ne décide, au dernier moment, d’accorder un peu plus de temps de jeu à Bourillon dans l’axe de la défense et de décaler Sakho à gauche.

Le coup d’Athènes ?

Le probable duo Ngog-Souza, travaillé hier en attaque, figurera une innovation parmi d’autres. Au milieu, Le Guen pencherait pour aligner Everton, l’autre recrue brésilienne du dernier mercato, au poste de Rothen. Et il a expérimenté, lors du dernier huis clos, une association Sankharé-N’Goyi à la récupération. Prometteurs lors des matches d’avant-saison, ces deux-là n’ont jamais confirmé ensuite les espoirs placés en eux. Pas plus que le jeune Arnaud d’ailleurs, qui pourrait être titularisé, ce soir, comme milieu droit. « À dix-huit ou dix-neuf ans, c’est une belle opportunité pour eux de démontrer leur valeur », lance leur entraîneur.
Ce « coup » réalisé par Le Guen ressemble ainsi à celui qu’il avait entrepris à Athènes (2-0), face à l’AEK, lors du seizième de finale aller de la Coupe de l’UEFA, l’an dernier. « Sauf que c’était un peu plus tôt dans la saison et que, cette fois, j’ai un effectif allégé, précise-t-il. Je n’ai pas d’autre option. » En Grèce, son pari avait réussi. Non seulement Paris s’était qualifié, mais il s’était aussi sauvé en Championnat. Si la qualification pour les quarts de la Coupe le comblerait, cette saison, un maintien en L 1 suffirait déjà à son bonheur.

Paris à la vitamine C
Avec une équipe C composée de très jeunes joueurs, le PSG poursuit sa route en Coupe de France.

LE PSG S’EST qualifié hier soir pour les quarts de finale de la Coupe, et on ne sait pas, ce matin, si c’est une si bonne nouvelle. Dans une fin de saison qui s’annonce compliquée en Championnat, les Parisiens conservent un calendrier chargé avec une finale de Coupe de la Ligue, le 29 mars, un prochain tour de Coupe de France le 15 ou le 16 avril, et plusieurs rencontres de L 1 face à des concurrents pour le maintien qui pourraient prendre des allures de
match à élimination directe. Paul Le Guen devra effectuer des choix. Ce fut déjà le cas face à Bastia contre qui
il a aligné une équipe de remplaçants, voire de remplaçants des remplaçants, encadrés par un très bon Sylvain Armand. Certains se sont montrés décevants, d’autres ne se sont pas montrés du tout, et quelques-uns furent très intéressants.
Leur prestation a en tout cas suffi pour éliminer une bien triste équipe corse. Prétendants à la montée en Ligue 1, les Bastiais n’ont plus gagné dans leur Championnat depuis trois rencontres. Bernard Casoni, leur entraîneur, comptait sur ce déplacement dans la capitale pour donner un nouveau souffle à ses joueurs. « Mais on a trouvé nos limites, déplorait l’ancien Marseillais.On n’a peut-être pas joué à fond toutes les opportunités. Mais si sur ce genre de match on ne parvient pas à se lâcher, quand va-t-on le faire ? » Casoni regrettait sans doute une seconde période sans idée et sans envie, en dépit d’un but de Gaffory injustement refusé à un quart d’heure de la fin pour une position de hors-jeu de Meniri. À ce
moment-là, Bastia était mené 2-1 et n’avait pas inquiété Alonzo depuis le retour des vestiaires.

Partouche rend le sourire au Parc

De son côté, Paul Le Guen ne fanfaronnait pas non plus : « Je suis satisfait du résultat, pas forcément de l’ensemble du contenu du match. Je suis persuadé que les joueurs alignés n’ont pas tout donné. Il y avait trop de décalage entre ce qu’ils montrent à l’entraînement et ce qu’ils ont produit. Trop d’approximations, trop de déchet. » Ce fut surtout le cas en remière période. L’ouverture du score par Arnaud (18e), à la suite d’un beau mouvement avec Sankharé, n’a pas caché les erreurs dans le jeu parisien. L’égalisation par André, cinq minutes plus tard, venait d’ailleurs les sanctionner. « On a été mieux en seconde période », précisait cependant Le Guen. Plus impliqués dans les duels, plus haut à la récupération, les Parisiens ont réussi dans un premier temps à empêcher Bastia de s’approcher des vingt-cinq mètres d’Alonzo. Ils ont ensuite profité de leur seule occasion pour prendre un avantage définitif à l’issue d’un centre d’Armand repris par Arnaud, qui s’offrait un doublé. Le buteur du PSG (20 ans) a fait preuve hier du réalisme qui fuit les attaquants du club depuis le début de saison.Des jeunes joueurs alignés par Le Guen hier, il est avec Sakho l’une des rares satisfactions. Mabiala, Sankharé, Ngoyi et Everton se sont montrés trop irréguliers pour espérer avoir leur mot à dire dans la lutte future pour le maintien en L 1. Mais ils pourraient être amenés à participer au quart de finale. « C’est inévitable de les revoir compte tenu du calendrier, a déclaré Le Guen, qui a rappelé que sa priorité était le Championnat. Il faudra voir tout ça en temps et en heure. » Le jeune Maxime Partouche, aucun match en pro, entré à la 70e, a quant à lui séduit par son calme, sa justesse et son envie. Le virage Auteuil, un brin sincère, un brin ironique, n’a alors pas arrêté de scander son nom. Au delà
de la qualification, c’est un gamin de dix-sept ans qui aura rendu le sourire, l’espace de vingt minutes, à un Parc qui n’a pas souvent l’occasion de s’éclater.

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Source: L'Equipe Papier