[Staff] Eric Gerets

Gerets a révolutionné l'OM

Quand Eric Gerets est arrivé au chevet de l'OM, le club marseillais errait au bord de la zone de relégation. Presque cinq mois plus tard, la santé des Olympiens s'est nettement améliorée avec un jeu cohérent et une cinquième place en Ligue 1. L'entraîneur belge y est pour beaucoup et il démontre, une fois encore, qu'il peut réussir dans des championnats différents. A l'heure de défier le Spartak Moscou en 1/16e de finale aller de l'UEFA (mercredi à 20h45), l'OM peut se réjouir d'avoir choisi Gerets pour redresser la barre.

En octobre, le patient était malade. Là, "il est guéri". Le diagnostic du Docteur Gerets, établi il y a une semaine après la qualification en Coupe de France aux dépens de Monaco (3-1), est difficilement contestable. A son arrivée à la Commanderie pour succéder à Albert Emon, l'entraîneur belge avait pu mesurer le chantier qui l'attendait. Remettre sur pieds une formation en perte de confiance et de repères sur le terrain, qui plus est dans un contexte aussi particulier que celui du club phocéen, s'apparentait aux travaux d'Hercule.

Quelques cinq mois plus tard, le résultat est plus que positif. Grâce à une méthode de travail empreinte de rigueur et nourrie d'une riche expérience acquise dans plusieurs championnats - la plupart du temps avec un titre à la clé -, Eric Gerets a redonnè à Marseille de la fierté et de réelles ambitions pour la fin de saison. "Certains joueurs ont parfois besoin d'une bonne prestation pour prendre conscience qu'il savent jouer au football", explique-t-il. Djibril Cissé connait son potentiel mais il a longtemps végété dans un marasme inquiétant faisant penser aux plus pessimistes que plus jamais, il ne retrouverait son meilleur niveau.

On ne reconnaît plus l'OM

Gerets n'a pas hésité en tout cas à placer l'attaquant marseillais sur le banc des remplaçants (de la 16e à la 18e journée) pendant que Mamadou Niang confirmait son statut de meilleur Olympien. Au plus grand bonheur de l'OM, les excellentes prestations de l'international sénégalais ont permis aux Phocéens d'amorcer leur opération remontée au classement. Bien que placé sous la houlette du tandem José Anigo-Pape Diouf, Gerets garde entièrement la main sur l'équipe et sur le choix de ses joueurs, à l'exception peut-être du recrutement effectué au mercato. "J'avais des noms de joueurs en tête mais le club ne les a pas engagés. Les dirigeants m'ont dit pourquoi et j'ai accepté leurs explications", a-t-il déclaré récemment à La Provence, évoquant alors des raisons économiques.

Ses choix tactiques se sont en tout cas très souvent révélés payants. Adepte du 4-4-2 avec un meneur de jeu, "un 10 à l'ancienne", en soutien de deux attaquants, l'ex-latéral droit des Diables Rouges avait par exemple réalisé un très beau coup en lançant Mathieu Valbuena dans le grand bain d'Anfield en Ligue des champions. Lors de ce succès historique à Liverpool (1-0), grâce justement à un but de l'ancien pensionnaire de Libourne-Saint-Seurin, la formation marseillaise s'était métamorphosée. Pour son premier match aux commandes de l'OM, Gerets avait réussi à transformer une équipe en un bloc compact, appliqué et physiquement apte à tenir le coup durant 90 minutes, à des années lumière de ce que les hommes d'Emon avaient produit jusque-là.

Gagner l'UEFA

Depuis le début de l'année, le travail d'Eric Gerets porte ses fruits de manière sensible. L'équipe possède un style, un fonds de jeu cohérent et se créé beaucoup plus d'occasions par rapport au début de saison. Le coach olympien profite également du retour à leur niveau de Djibril Cissé et Benoît Cheyrou, sans oublier les prestations de niveau international de Steve Mandanda. Dimanche soir à Nice, dans un stade du Ray qui était imprenable depuis belle lurette, Samir Nasri était absent. Qu'à cela ne tienne, Mathieu Valbuena a de nouveau parfaitement intégré le 4-4-2 de Gerets dans ce rôle de meneur de jeu, pour une victoire (2-0) qui a fait gagner cinq places au club dans le classement de L1.

Mardi soir, à l'occasion des seizièmes de finale aller de la Coupe UEFA face au Spartak Moscou, les Marseillais tenteront de confirmer cette embellie nationale sur le pré européen, avec au passage le retour de Nasri dans le groupe. Gerets avait d'ailleurs lancé dès l'élimination en Ligue des champions qu'il souhaitait aller au bout en UEFA. Avec Docteur Gerets, pourquoi pas ?

Gerets et son losange

Éric Gerets a laissé entendre hier qu’il ne changerait rien au dispositif tactique qui a permis à son équipe de grimper à la cinquième place de la Ligue 1 : « Pas question de procéder à une rotation de l’effectif. C’est un match de haut niveau, l’Europe va nous regarder et je suis très curieux de voir comment l’équipe va s’adapter à cette rencontre de haut niveau. » Seule incertitude, la présence ou non de Samir Nasri, blessé à la cheville la semaine dernière avec l’équipe de France A’ contre la R D Congo (0-0) et forfait à Nice (2-0, en Championnat) : « Sa présence est une possibilité, nous allons voir ce qu’il en est à l’entraînement. » Marseille devrait donc se présenter ce soir en 4-4-2 avec un milieu en losange. Ziani forfait (genou), Grandin n’étant pas qualifié en Coupe de l’UEFA (l’OM ne l’a pas inscrit), si Nasri est opérationnel, Valbuena va sans doute occuper le côté droit du losange dans l’entrejeu. Dans le cas contraire, Valbuena évoluerait en soutien des deux attaquants et Kaboré est susceptible de jouer à droite.
Le 4-4-2 avec milieu en losange est le système préféré d’Éric Gerets : « Le 4-4-2 est le plus beau des systèmes, c’est celui qui permet d’avoir de l’emprise sur le jeu tout en faisant déjouer l’adversaire. » Dans un premier temps, l’entraîneur belge avait estimé qu’il ne pourrait l’utiliser cette saison : « Cela nécessite deux mois de préparation pour le mettre en route, nous allons sans doute continuer avec le 4-2-3-1 auquel les joueurs sont habitués. » Il a finalement changé d’avis, installant son losange pour la première fois à Nancy, en Championnat, il y a trois semaines, en cours de rencontre, alors que Marseille était mené (0-1).