[Raffidine Abdullah] Le coup du coeur du club

Il a 18 ans les gars faut pas oublier, la marge de progression est énorme.

Ce mec, j'vais le kiffer

Est-ce qu'on tient un talent ? Je pense que oui

Abdullah, une marche après l’autre



Rafidine Abdullah a participé à trois matches officiels avec les pros en ce début de saison : entré en jeu à Reims et Montpellier, et titularisé face au Sheriff à Tiraspol. Retour sur le parcours de ce jeune qui monte.



Né le 15 janvier 1994 dans la cité phocéenne, Rafidine Abdullah a fait ses classes dans le centre de formation de l'OM, au sein de la « promotion 94 » (Fabri, Aloé, Azouni, Bangoura, Jobello…). Lancé dans le grand bain par Elie Baup, le jeune international U19 sait que l’on parle beaucoup de lui mais insiste pour rester « simple » sur le terrain, dans son jeu comme en-dehors : « Qu’on parle de moi, ça me gêne, même si en même temps j’en suis content, concède-t-il. Quand tu es jeune et qu’on parle beaucoup de toi, ça fait plaisir. Mais d’un autre côté, je ne trouve pas ça trop bon parce qu’on va trop attendre de moi et si je déçois d’entrée, ça craint ».

Il y a quelques années encore, il allait voir les matches de la tribune Ganay au Vélodrome. Il se souvient notamment de la demi-finale retour contre Newcastle « à l’époque où il y avait Didier Drogba », lors de l’épopée olympienne en coupe Uefa. Contre le Sheriff en barrages de coupe Uefa, il a eu l’honneur et la joie de faire ses grands débuts en tant que titulaire au stade Vélodrome. « Jouer au Vélodrome, j’en rêvais, mais de là à vraiment l’imaginer, non, jamais », confesse-t-il. En tout cas, le fait qu’il porte le numéro 13 n’est pas délibéré de sa part : « Je n’ai pas fait exprès, c’est le numéro qui restait en fait… »



Débutant le football à « cinq ans et demi » à Plan-de-Cuques, Rafidine Abdullah est pourtant un Marseillais pur jus, qui a rejoint la formation olympienne dès ses 13 ans. « En benjamins première année », dit-il avec l’accent. D’abord libéro, puis stoppeur, il passe au milieu cette année-là : « Dès que je suis arrivé à l’OM, la première année en DHR, j’étais milieu droit. Puis à la fin de l’année Monsieur Rodriguez m’a placé en 6 et depuis j’y suis resté ».

De cette époque, il ne retient « que des bons souvenirs » et tient à remercier tous ceux qui ont permis au club qu’il gravisse un à un les échelons, « parce qu’avec moi ça n’a pas été beau tous les jours ». En effet, le caractère du jeune homme est bien trempé même s'il admet humblement : « pas bien trempé, mais un bon petit caractère quand même… »

Toutefois, bien entouré, il explique ce qui lui a permis d’atteindre son niveau actuel : « Je me suis remis en question. Au tout début sur le terrain, j’étais trop nonchalant. Mais au fur et à mesure, à force de me le redire et me le redire, mes coaches m’ont donné envie de me remettre en question, et j’essaie de montrer sur le terrain que je peux faire mieux, être plus agressif ».

Rien n’est encore arrivé



Lors du match à Tiraspol (sa première titularisation), il a en tout cas répondu à la question de savoir s’il saurait gérer la pression et jouer « comme il sait le faire » : en devenant le plus gros passeur de la saison dans un match, avec 121 passes tentées pour 117 réussies, il mit tout le monde d’accord. Or pour lui, cette statistique « fait plaisir, mais je ne peux pas me contenter de ça. J’ai surtout essayé de jouer simple, sans en faire trop. Mais je sais que je peux faire plus, donc je ne peux pas être satisfait ».

Le jeune homme préfèrerait plutôt cette saison « essayer d’avoir du temps de jeu et surtout progresser aux entraînements, apprendre ce que vont nous dire les coaches et vraiment bosser. Je ne me suis pas fixé d’autre objectif. Vraiment, déjà rester dans le groupe pro et participer aux entraînements. Après, le reste, on verra… »



Pour Benoît Cheyrou, cela ne fait aucun doute : « Abdullah voit avant les autres. Il est très sobre. Il joue simple, et il est efficace dans la récupération. C’est un très bon joueur, qui a un super état d’esprit. Il est à l’écoute de tous les conseils », nous avait confié le vice-capitaine olympien. Rafidine Abdullah ne cache pas son plaisir de recevoir les encouragements de son aîné : « Entendre ça me fait plaisir, surtout venant d’un joueur comme lui, qui a prouvé, qui a beaucoup de matches en Ligue 1, qui est titulaire et qui mérite même d’être un international français ».

Mais avant tout, ces mots le « motivent à montrer encore plus » de quoi il est capable, pour prouver au coach Elie Baup (qui lui avait reconnu un « fort potentiel » dès cet été) « qu’il n’a pas tort ».

En attendant, lui préfère ne pas tirer de plan sur la comète, et se concentrer sur son travail : « Rien n’est encore arrivé, alors je préfère garder les pieds sur terre et je fais les choses au mieux pour progresser ». En toute simplicité.

:OM.net:

Abdullah, la vie en accéléré

Du CFA2 à la Ligue Europe, en passant par l’équipe de France U19, le jeune Marseillais ne cesse d’étonner.

Ce stade de la Fontenette, il commence à bien le connaître. Là, à Carouge, dans la proche banlieue de Genève, Rafidine Abdullah avait disputé les dix dernières minutes du match de préparation face au FC Thoune (3-3), le 25 juillet dernier. Six semaines et demie plus tard, le Marseillais était de retour dans l’enceinte suisse. Avec un autre maillot sur le dos, celui de l’équipe de France dans sa version "U19". Et un statut forcément différent.

Car, en à peine deux mois, celui qui a signé sa première licence au CA Plan-de-Cuques a connu pas mal de bouleversements dans sa jeune carrière. Du CFA 2 au premier stage à Crans-Montana avec la classe biberon de l’OM, puis de Divonne-les-Bains à une entrée fracassante face à Rennes, lors de la dernière journée de Ligue 1, Rafidine Abdullah a connu un été en version accéléré. "Lui, il explose tous les compteurs", nous a souligné José Anigo à son sujet. "C’est quelqu’un qui voit avant les autres, jugeait en expert Benoît Cheyrou. Il joue simple, il est sobre et efficace à la récupération. Et il est à l’écoute de tous les conseils."

"Un garçon irréprochable..."

Un concert d’éloges au sein du club qui trouve écho également auprès de Francis Smerecki, le sélectionneur national des U19, qui a pu l’observer lors des matches de préparation aux éliminatoires de l’Euro 2013 disputés ces derniers jours contre Créteil puis les U19 suisses. "C’est vraiment un joueur qui possède un profil intéressant, souligne l’entraîneur national. Le temps passé au contact des pros lui a fait beaucoup de bien, ça lui a permis de progresser très vite. Et c’est un garçon irréprochable sur le plan de la mentalité, toujours à l’écoute, très travailleur. Je n’ai pas encore eu l’occasion de l’avoir sous ma direction dans le cadre d’une compétition, donc je ne peux pas davantage m’étendre sur son cas. Mais c’est un joueur sur lequel on peut fonder des espoirs."

Après le départ d’Alou Diarra, et avant la fin de la suspension - et le retour en forme - de Joey Barton, Rafidine Abdullah aura encore l’occasion de poursuivre son apprentissage du haut niveau sous la direction d’Élie Baup, aussi bien en L1 mais surtout en Ligue Europe, où son temps de jeu devrait être plus conséquent. "Ce qui m’arrive est fabuleux, reconnaissait le jeune homme, du haut de ses 18 ans, après la rencontre face à Rennes. Mais je sais que rien n’est acquis, et peut-être que demain, je serais en bas... Je ne sais pas si je suis un joueur "intelligent" comme on le dit, j’essaye simplement d’écouter ce que me disent mes coéquipiers, mon entraîneur... Tout va très, très vite pour l’instant mais je dois continuer à travailler et toujours montrer au coach que j’ai envie lors des entraînements. On verra plus tard si ça paye ou pas."

"...très intéressant pour l'avenir"

Élève assidu et discipliné, "Raf" ne semble pas avoir fini de surprendre cette saison après avoir parfaitement géré la transition entre le CFA2, son quotidien il y a seulement quelques mois, et le monde pro. "Ce n’est vraiment pas pareil, juge ce fan de Xavi et Iniesta. En CFA2, il y a un pressing quasiment constant, même sur la défense, alors qu’on peut jouer plus tranquillement au ballon chez les pros. Mais dans les 35 derniers mètres, ça va très vite, c’est là qu’il faut accélérer."

Rafidine Abdullah a déjà assimilé l’essentiel. Un excellent exemple pour les autres jeunes de l’effectif, à commencer par Larry Azouni, présent à ses côtés en sélection U19. "Ses qualités sont différentes de celles de Rafidine, mais lui aussi est un garçon très intéressant pour l’avenir", juge Francis Smerecki. De bon augure pour l’OM.

:La Provence:

« Il m’a surtout surpris avec la réserve. Il avait un visage, avec les U19 et en NextGen, qui ne donnait pas forcément envie de le prendre mais il a su élever son niveau en passant avec la CFA2. A chaque fois qu’il franchi un niveau, il s’élève avec. Il a encore du travail, il doit être régulier dans ses performances pour prétendre à une place de titulaire à l’OM. » @ Passi

J'ai un truc à vous dire => 18 ans.

Mon chouchou c'est officiel.

Encore un match impeccable a l'image de Nkoulou.

Il mérite son Sujet dans "Centre RLD", pas dans les Minots de l'OM.

Il me rappel Flamini sérieux, je sais pas pourquoi. Pourtant il me semble que Flamini avait commencé à 17 ans.

Une chose :

Il a un côté N'Koulou. Tranquille et serein sur le terrain.

C'est la vraie bonne surprise de cette saison. On l'entend pas, il fait de bons matchs.

Il a quitté le stade en boitant..

Pas de bruit, discret mais que ce joueur est impressionnant pour un môme de 18 ans jouant dans son formateur.

Abdullah : "Je dois encore plus me lâcher"

Le jeune Rafi Abdullah a vécu sa première conférence de presse à la Commanderie. Calmement, il parle de lui, de son arrivée dans le groupe pro, de ses idoles...

Rafidine, comment vis-tu ton premier passage devant la presse ?

Rafidine Abdullah : "Ça fait bizarre ! Mais ça fait partie du métier, il faut qu'on s'adapte, qu'on s'habitue."

Quels sont les joueurs qui t'aident et te conseillent ?

R.A. : "Il y a surtout Jordan et André qui me mettent à l'aise, car ils savent comment ça se passe puisqu'ils viennent aussi du centre. À mon poste, il y a Benoît Cheyrou et Charles Kaboré qui me donnent souvent des conseils et m'aident à progresser."

Comment passe-t-on des stades de CFA, au Vélodrome ?

R.A. : "C'étaient pas des stades pourris (sourires), mais le Stade Vélodrome, c'est une autre planète ! Quand depuis tout petit on va au stade, en tribunes, et que d'un coup on annonce ta rentrée, c'est sur que c'est bizarre, surtout dans ta ville."

Est-ce que tu as tendance à jouer avec le frein à main, à ne pas trop monter ?

R.A. : "D'abord, j'essaye de faire ce que le coach et les joueurs me demandent. C'est vrai qu'offensivement des fois je me retiens. Mais je préfère être milieu défensif qu'offensif, car il y a déjà beaucoup de joueurs, Amalfitano, Valbuena, André et Jordan Ayew. Moi je vais essayer de me contenter vraiment de mon boulot au milieu, mais je sais que je dois encore plus me lâcher."

Tu as un modèle à ton poste ?

R.A. : "C'est pas forcément des milieux défensifs, mais Xavi Iniesta, ou Xavi Alonso au Real. Sinon, Mickäel Essien."

As-tu gardé des contacts avec la génération 94, tes anciens partenaires ?

R.A. : "Oui, toujours. Je vais aux vestiaires quand je peux, je suis au Centre souvent. Ça n'a pas changé. Ils me félicitent, on s'envoie des messages, on est à l'école encore. Ça se passe comme d'habitude !"

:Le Phoceen:

« Je préfère déjà penser au match contre Valenciennes, après le PSG c’est un rêve de minot. C’est sur que pour un jeune voir des grands joueurs comme Zlatan Ibrahimovic, Motta ou Thiago Silva… Avant, je les voyais sur TF1 ! Si je me retrouvais à coté d’eux ou même sur le banc, ce serait beau. Mais déjà il faut se concentrer sur Valenciennes qui est un match très important. Ce serait bien de le gagner. Ainsi on serait encore plus costaud pour affronter Paris» @ Raffidine Abdullah

Beye13 a écrit:

« Je préfère déjà penser au match contre Valenciennes, après le PSG c’est un rêve de minot. C’est sur que pour un jeune voir des grands joueurs comme Zlatan Ibrahimovic, Motta ou Thiago Silva… Avant, je les voyais sur TF1 ! Si je me retrouvais à coté d’eux ou même sur le banc, ce serait beau. Mais déjà il faut se concentrer sur Valenciennes qui est un match très important. Ce serait bien de le gagner. Ainsi on serait encore plus costaud pour affronter Paris» @ Raffidine Abdullah

C'est mort la non...

Entorse à la cheville pour Abdullah

Sorti en début de deuxième mi-temps, Rafidine Abdullah souffre d’une entorse à la cheville selon Elie Baup. «Il y a plusieurs stades d’entorse. On fera le point demain (vendredi)» a-t-il déclaré.

:OM.net:

Rafidine Abdullah n'est pas apparu sur la pelouse du centre Robert Louis-Dreyfus, hier matin. Victime d'une entorse de la cheville droite contre Limassol, il sera testé lors de l'ultime entraînement à huis clos, cet après-midi. Le staff va le strapper et voir si sa cheville tient le coup.

:La Provence:

La vache le niveau ! C'est autre chose que Kaboré !

J'espère que Baup ne se dégonflera pas samedi en remettant Kaboré..

Il est bon dans la relance, il joue simple, il est propre et il colmate les brèches. Bref il est meilleur que Kaboré même s'il n'a pas encore l'impact physique du Burkinabé.

Kaboré il a que du physique, aucune technique, et surtout pas de cerveau.

Abdullah il a pas encore le physique, il a de la technique suffisante pour le moment je trouve, et il joue intelligemment.

« Le coach sait que c’est difficile à gérer pour moi de faire le yo-yo entre l’équipe professionnelle et la réserve mais ça se passe bien, ça fait partie du football. J’en apprends tous les jours. Moi je n’ai pas à me plaindre, loin de là. Je suis quand même à l’Olympique de Marseille, j’ai la chance de m’entraîner avec les pros. Je me contente vraiment de tout cela pour le moment, je prends ça avec beaucoup d’enthousiasme. Je vis très bien la concurrence. Je n’ai aucun problème avec ceux qui sont en place aujourd’hui. Ils me conseillent et m’apprennent beaucoup. Avec Benoît Cheyrou et Alaixys Romao, qui ont énormément de matches de Ligue 1 au compteur, je ne peux qu’apprendre. Côtoyer ces gens-là, avec Joey Barton aussi, ça me permet de progresser encore plus et plus vite avec l’ambition de les dépasser un jour » @ Rafidine Abdullah

Très beau portrait dans La Provence.

Citation :

Actuellement, ses conseillers sont en négociations avec les dirigeants marseillais pour son premier contrat pro. Mais, à la différence de Najib Ammari et Chris Gadi, qui s'étaient vu offrir deux contrats d'un an avec une année en option, les caciques olympiens privilégient un bail de trois ans.

Il va prolonger et partir en prêt je pense. En tout cas bonne nouvelle.

OM : Abdullah, un destin olympien

Le jeune milieu de terrain marseillais poursuit son apprentissage et discute actuellement d'un contrat pro

Tout est parti d'une série de jongles. Pas à la cité Massalia, dans le 14e arrondissement de Marseille, mais du côté du CA Plan-de-Cuques. Là-bas, Raffidine Abdullah, cinq ans tout juste, a suivi Nourdine Aboudou, son ami d'enfance, lequel avait été exhorté par son entraîneur à rameuter des jeunes du quartier. "J'ai fait neuf jongles, et Serge (son premier éducateur, ndlr) m'a pris dans l'équipe, plaisante encore "Raffi". Je ne peux pas l'oublier !"

Quatorze ans plus tard, l'enfant de Marseille vit un rêve éveillé. À l'OM. Intégré au club olympien en catégorie U13, le minot du Canet a gravi tous les étages de la formation. Jusqu'à devenir l'exemple du centre. Et pour cause : cet été, Abdullah a fait partie des douze jeunes retenus en stage de préparation (dont les gardiens Fabri et Sy, Diop, Aloé, Azouni, Bangoura, Jobello, Anani, Ammari, Gadi et Omrani) avant de rester au contact du groupe professionnel. Où il a tapé dans l'oeil d'Élie Baup.

"Au début, on s'est tous retrouvé à Crans Montana, se souvient-il. Pour le deuxième stage, j'ai été un des seuls jeunes retenus, ça m'a fait bizarre. J'étais un peu dégoûté pour les autres, ils sont de la même génération que moi, j'espérais qu'ils puissent réussir. Mais on ne peut pas monter tous ensemble. C'était particulier de me retrouver en face de Benoît Cheyrou, André-Pierre Gignac ou André Ayew ; je les voyais à la télé et, d'un coup, je me suis retrouvé à vivre avec eux. Au tout début, c'est clair que j'avais les yeux qui brillaient à chaque fois que je les regardais, ils étaient tout beaux, grands... Au fil du temps, ils m'ont mis à l'aise et j'ai moi-même réalisé qu'ils étaient tout simplement humains. Dans le groupe, ils ne te considèrent pas comme le petit jeune."

Cheyrou ou "Dédé" Ayew l'ont conseillé au début. "Il y en a un peu plus maintenant, rigole "Raffi" : Nkoulou, Fanni, monsieur Diawara (sic), ils me disent de ne rien lâcher, même si je ne joue pas, et semblent contents de moi. Même le coach me parle et j'ai discuté dernièrement avec le président."

Actuellement, ses conseillers sont en négociations avec les dirigeants marseillais pour son premier contrat pro. Mais, à la différence de Najib Ammari et Chris Gadi, qui s'étaient vu offrir deux contrats d'un an avec une année en option, les caciques olympiens privilégient un bail de trois ans. "C'est en cours. "Raffi" est un enfant du club, de la ville, il y aura une issue positive. On ne se fait pas de soucis", indique une source proche du dossier. "Je le vois comme une récompense et une preuve de confiance du club", explique, de son côté, ce musulman pratiquant.

Lui qui n'a pas attendu pour fréquenter les équipes de jeunes U17 et U19 en Bleu (sept sélections) et épater son monde. "C'est beau de porter le maillot de la France !, clame-t-il. C'était un rêve de minot là aussi. Quand j'ai découvert Clairefontaine, là où il y avait Zizou, j'avais les yeux écarquillés : les stades, les vestiaires, la cantine... C'est un autre monde ! J'avais été retenu avec Larry (Azouni), du coup il m'a servi de guide !"

À la cité Massalia, où il vit toujours avec sa mère, Raïhata, et deux de ses frères, Amerdine et Radjab, c'est la fierté qui prédomine."Au quartier, ils sont contents de voir que l'un des leurs goûte au monde professionnel, développe-t-il. Je suis content de parler avec eux, les grands de mon quartier me conseillent. C'est là-bas que j'ai tapé mes premiers ballons. On avait inventé un stade qui n'en n'était pas un. Ce ne sont que des bons souvenirs ! Mon grand frère me faisait jouer avec les grands, j'avais 8-10 ans et j'affrontais des jeunes de 15, 16 ou 18 ans d'autres quartiers. On jouait au Parc Scotti. J'avais peur, mais il me disait de ne rien craindre."

Ex-footeux passé par le club marseillais du Burel, Amerdine, bientôt 30 ans, est le mentor de Raffidine. Sa réussite ? "Ça fait surtout plaisir à ma mère. Mon frère connaît le monde du foot, il est content de moi mais ne me le montre pas, relève-t-il. Il n'est pas du genre à dire que je suis le meilleur, le plus beau, que je fais un gros match. Au contraire, il me laisse faire, me conseille. C'est ma fierté car ça me permet de garder les pieds sur terre. Si ton entourage te répète que tu es un phénomène, tu peux vite t'enflammer", dit-il, du haut des 19 ans, avec une sagesse non-feinte.

"Raffi" a eu quelques difficultés avec la discipline. Comme les adolescents de son âge. À l'époque, Éric Thiery, aujourd'hui entraîneur de la réserve, était monté au créneau au sein du centre de formation pour prendre sa défense et ne pas faire cas de ses retards. Depuis, il a compris. "J'ai mangé plus de foot que d'école..., reconnaît celui qui, comme douze sur quatorze de ses collègues olympiens, a raté le bac l'an dernier. C'est au collège, après avoir intégré l'OM, que j'ai lâché. Avec le foot, c'était dur et fatiguant, j'ai préféré me mettre à fond dans le sport. Je sais que c'est dommage, car j'aurais aimé avoir un diplôme. Mais j'aurais le temps plus tard..." D'ici là, son entourage reste soudé, solide et sain, empreint d'humilité et de pudeur. "Avec ma famille, je suis droit, conclut-il. Même si je voulais prendre la grosse tête, je ne pourrais pas."

La tête posée sur les épaules, un signe caractéristique pour le gamin originaire des Comores, qui croit en sa bonne étoile. "C'est le destin. La chance n'existe pas, tout est écrit", souligne doctement l'enfant de Marseille.

"J'apprends tous les jours"

Après avoir débuté en Ligue Europe (six rencontres, dont cinq comme titulaire, 424 minutes) et fait ses débuts en Ligue 1 (quinze matches, trois titulaire, 462 minutes) l'été dernier, Raffidine Abdullah voit son temps de jeu réduit à la portion congrue depuis janvier. Sa dernière titularisation en championnat remonte ainsi au déplacement à Bastia, mi-décembre, où il avait été excellent, et sa dernière apparition à la réception de Nancy, début février. Ce week-end, il a joué avec les U19 Nationaux de l'OM, mais samedi, à cause d'une suspension écopée en CFA 2, il sera au repos forcé.

- Vous avez intégré les pros de l'OM cet été, à 18 ans. Que vous dîtes-vous quand vous regardez dans le rétroviseur ?

Raffidine Abdullah : C'est déjà bien pour moi d'avoir pu faire des matches. J'ai goûté à la Ligue 1, j'ai commencé en coupe d'Europe. Même si je joue moins qu'au début, je n'ai pas à me plaindre de cette situation. Je le vis bien. Je ne m'attendais même pas à rejoindre le groupe professionnel cette année, à jouer en coupe d'Europe...

J'apprends tous les jours et ce qui m'arrive ne peut être que bénéfique pour la suite.

- Quel souvenir est le plus marquant ?

R.A. : Le premier match reste à part ! C'était à Fos, au stade Parsemain, contre les Turcs d'Eskisehirspor. Ça reste gravé en moi. J'étais en train de m'échauffer et le coach m'a appelé, en me disant : 'Allez Raffi ! Lâche-toi !' Juste avant mon entrée en jeu, André Ayew m'a aussi dit de profiter et de ne pas me mettre la pression, car ça n'arrivait pas à tous les jeunes. Ça a duré 15 minutes, mais c'était énorme ! Je me souviens du match contre le PSG, bien sûr ! Et aussi celui face à Rennes, au Vélodrome, ou à Nancy. En fait, toutes les victoires du début de saison sont dans ma tête. C'était beau de faire partie de cette série de six victoires !

- Comment avez-vous vécu l'arrivée d'Alaixys Romao ?

R.A. : Quand il est arrivé, ça m'a fait plaisir. Je ne l'ai pas mal vécu. Au contraire, je me suis dit que ça me ferait de l'expérience en plus, d'autres conseils. Au début, on ne se parlait pas trop car je ne le connaissais pas. Mais depuis, on échange souvent.

Comment gérez-vous le passage des pros au CFA 2 ?

R.A. : Je ne me sens pas plus attendu que ça. Je dois apporter un plus car je m'entraîne souvent avec les pros. Mais c'est aussi le cas de Momar Bangoura, Julien Fabri, Baptiste Aloé ou Larry Azouni, ceux de la génération 1994. C'est une étape dans le football. Les dirigeants de l'OM vont certainement juger ma capacité à vivre cette épreuve et ma façon de la digérer.

Qu'espérez-vous pour la fin de saison ?

R.A. : J'aimerais rester dans le groupe professionnel jusqu'au bout et que l'OM soit en Ligue des champions. Après, pourquoi ne pas disputer un dernier match avant la fin ou quelques minutes... Et, bien sûr, jouer la montée en CFA avec l'équipe réserve !