[Pro] 22.Samir Nasri

Nasri voit la lumière

Le jeune Marseillais, après une demi-saison marquée par des pépins physiques, semble retrouver un peu de ses sensations.

Samir Nasri a marqué son premier but de la saison, mercredi dernier contre Nancy (1-1). Un vrai soulagement pour son équipe mais plus qu’un symbole pour lui. Le jeune meneur de jeu marseillais, vingt ans, n’a pas été transcendant tout au long de la partie mais il a enfin pu être décisif, confirmant son retour en forme depuis le début de l’année 2008. Et le moindre signe de cette renaissance compte, après ce début de saison gâché par les blessures et la maladie. Il en a bavé depuis le mois d’août : à peine revenu de vacances, il est victime d’un vilain tacle, en match amical, qui le prive du début du Championnat. Il commence à revenir doucement quand une méningite le cloue au lit et le laisse chancelant pendant un long moment. Le jeune homme perd des muscles, du dynamisme et le peu de foncier qu’il avait pu acquérir entre ces deux pépins. Mais la saison ne peut pas encore démarrer vraiment. À Istanbul (face au Besiktas, 1-2, le 28 novembre), une intervention anodine de Rodriguez, la veille du match, le blesse une nouvelle fois à une cheville. Jusqu’à la trêve, il en gardera une petite douleur. « Que puis-je faire contre ça ? lançait-il récemment. Un tacle, c’est un tacle, la méningite, c’est pareil je ne peux rien y faire. On n’est jamais à l’abri d’une blessure et je n’ai joué qu’un seul match, en début de saison, en pleine possession de mes moyens. J’espère maintenant que tout est rentré dans l’ordre. »

« L’équipe monte en puissance, moi aussi »

Pour mettre toutes les chances de son côté, il a bénéficié d’un programme spécial avec Georges Gacon, le préparateur physique du club, avant la reprise en janvier. Depuis, le jeune international enchaîne les matches et retrouve peu à peu ses sensations. « J’ai besoin de temps de jeu pour retrouver mon niveau mais il y a du mieux, je le sens. L’équipe monte en puissance, moi aussi. »
Éric Gerets est heureux d’avoir enfin pu récupérer le meilleur talent du club, même s’il rappelle sans cesse qu’il lui faut digérer à la fois ses problèmes physiques et sa notoriété grandissante. L’entraîneur marseillais l’utilise différemment suivant les systèmes tactiques choisis. Contre Valenciennes (3-1) ou en première mi-temps face à Nancy, Nasri avait pour consigne de rester très proche de Cissé, dans un rôle de quasi second attaquant. En seconde période, avec un 4-4-2 classique, il s’est retrouvé derrière une paire Cissé-Valbuena, avec le succès que l’on sait. « Si les deux attaquants bougent bien, explique Gerets, il a plus de possibilités pour donner la passe finale. En plus, si l’un des deux attaquants de pointe écarte bien, il a le champ libre pour arriver dans le rectangle (c’est ainsi que l’on nomme la surface de réparation en Belgique). Ce système lui va bien. On en a parlé ensemble et ça ne lui pose pas de problème. » Nasri semble effectivement plus à l’aise dans cette position. Mais tout semble dépendre, en fait, de l’animation et du mouvement qui se dégage de l’équipe tout entière. « Nous ne sommes pas très sûrs défensivement, soutient Cana. On peut s’appuyer sur lui pour garder le ballon et ainsi faire remonter le bloc. On gagne 30, 40 mètres avec lui. On le sent de mieux en mieux. » Son retour en forme est intéressant au moment où l’OM cherche à grappiller sans cesse des places vers le haut.
« Si Samir est en bonne forme, il fait mieux jouer l’équipe, confirme encore Gerets. C’est plus facile pour tout le monde quand il joue à un haut niveau. » Nasri et Cissé, ensemble au top, devraient être les meilleurs atouts de l’OM pour les prochaines échéances, à commencer par Caen aujourd’hui.