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La rechute de Paris

Après sa défaite à Marseille (1-2), le PSG est rattrapé par la pression du maintien.


Aux deux tiers du championnat, le PSG n’aura donc jamais figuré dans la première moitié du tableau. Son échec à Marseille, dimanche soir, après avoir mené 1-0, a même pour conséquence de le situer pour la septième fois dans le dernier quart du classement. Et le calendrier à court terme n’est pas une invitation à la décontraction : Monaco, samedi, puis double déplacement à Bordeaux (le 2mars) et à Rennes (le 8).
L’incapacité du PSG à prendre ses distances avec la zone rouge finit par dessiner un mystère. 2008, pourtant, avait semblé esquisser un virage, celui d’un jeu réconciliant enfin efficacité offensive et impact défensif. L’alternance qui a suivi est moins reluisante. Soit Paris se montre quelconque et stérile – à Lille (0-0) ou face au Mans (0-0) –, soit il montre plus d’épaisseur collective, mais il perd, comme à Lorient (0-1) et à Marseille.
De ces matches émerge une lecture assez claire des forces et faiblesses parisiennes du moment. Parmi les atouts sûrs, il ressort une certaine propension à jouer en bloc, la rigueur de la défense centrale Camara-Yepes et le poids de Clément et Rothen, tant dans les duels du milieu que dans l’orientation du jeu. « Si ces deux-là flanchent un jour, tout s’effondrera », soufflait un joueur, dimanche soir. Du côté des choses plus contrariantes, il y a cette relation Luyindula-Diané, qui finit par devenir un chantier sans fin pour Le Guen. Il y a, également, le fait que le mercato n’a pas bouleversé soudainement l’équilibre du jeu. Souza n’apporte pas la percussion espérée et le côté droit garde des contours de point faible, dans la construction comme dans la solidité défensive. C’est dans cette zone que Souza, dépassé par la vitesse de Taiwo, a commis la faute à l’origine de l’égalisation de l’OM ; dans cette zone, aussi, que Ceara s’est laissé dépasser par Niang sur le deuxième but.
Enfin, il se dresse cet énorme point d’interrogation autour de Mickaël Landreau. Sa faute sur le premier but, et plus largement ses fébrilités de la fin de la première période ont fait basculer le match en faveur de l’OM.
Avec une marge d’avance sur Toulouse maintenue à trois points, le PSG voit Monaco se profiler avec un regain de pression. « Si on commence à parler d’angoisse, les joueurs vont finir par la ressentir », s’agaçait Alain Cayzac, en quittant Marseille. Officiellement, l’heure est au positivisme.

Sakho, quatre mois plus tard…

Capitaine du PSG à dix-sept ans et sensation du début de saison, le jeune défenseur devrait retrouver le terrain contre Monaco. Sans faire de bruit.


Cela fait des semaines que l’on demande une interview à Mamadou Sakho. Des semaines qu’il répond invariablement la même chose : « Parler ? Mais pourquoi ? Je n’ai rien prouvé, je n’ai rien fait. » S’il n’a effectivement pas eu le temps de prouver grand-chose, le défenseur du Paris-SG a quand même fait beaucoup, cette saison. Le 20 octobre dernier, il est tout simplement devenu, à dix-sept ans et huit mois, le plus jeune capitaine de l’histoire du PSG et, vraisemblablement, du Championnat de France. C’était à Valenciennes (0-0), le 20 octobre dernier, à une époque où Paul Le Guen, après une troisième défaite à domicile contre Rennes (1-3), avait voulu secouer ses troupes en titularisant cinq joueurs de moins de vingt ans.
Pour Sakho, l’épisode en L 1 n’a duré que deux matches, avec un bilan plutôt moyen. Mais, demain, contre Monaco, le Parisien devrait être de nouveau titulaire dans le couloir gauche de la défense pour pallier la suspension d’Armand. Et, cette fois, ce sera sans brassard, puisque Pauleta est bien parti pour débuter.

Il a gardé la tête sur les épaules

Alors, depuis ce mois d’octobre où tout est allé si vite, comment a évolué Mamadou Sakho, qui a fêté ses dix-huit ans la semaine dernière ?
Autour de lui, on lui prête toujours autant qu’avant ses qualités de leader, celles qui faisaient dire à son pote Younousse Sankharé que « Mamadou ne peut pas enlever le brassard. Il a ça en lui ». Pour l’avoir retrouvé ce mois-ci à l’occasion d’un match de Coupe Gambardella, Abdelaziz Barrada, dix-huit ans lui aussi, perpétue cette image : « C’est un patron. Sur le dernier match qu’on a fait, il était comme d’habitude, toujours en train de parler, de dire aux autres de penser à se replacer. »
Quand il regarde aujourd’hui Sakho, Armand n’a pas non plus l’impression d’avoir affaire à un autre homme. « Il est resté le même : il rigole, il fait des blagues, il ose s’exprimer devant les autres. Mais, à côté de ça, il a aussi progressé, parce que cette expérience lui a permis d’apprendre, même dans la difficulté du maintien. » Finalement, il n’y a guère que devant les journalistes que Sakho cesse de parler. Plutôt méfiant, il a l’habitude, comme la plupart des jeunes du PSG, de quitter le Camp des Loges en empruntant la sortie du fond, moins fréquentée par la presse. Son entourage assure que, même exposé si tôt, il a gardé la tête sur les épaules, et que lorsque les cadres ont repris leur place, le jeune Parisien n’en a pas souffert. « D’autres l’ont mal vécu, mais pas lui », confirme un joueur.
Pour prouver qu’il n’a pas perdu le sens de la réalité, Barrada raconte même ces mots de Sakho à l’issue de l’élimination du PSG par Strasbourg, en 32es de finale de la Gambardella (0-0, 2-3 aux t.a.b.), début février : « On avait perdu, et au retour, dans le bus, il n’arrêtait pas de me dire : “J’ai été bidon, j’ai été bidon.” »
Mais la meilleure occasion pour savoir comment Sakho a évolué reste sûrement le match de demain contre Monaco. Car là, au Parc des Princes, il n’y a pas que ses coéquipiers qui le verront s’exprimer.