Romain Alessandrini
OM : "J'en suis vraiment fier !" (Alessandrini)Nouvelle recrue de l'OM, le Marseillais est en plein rêve. Hier, il a accordé son premier entretien d'Olympien à "La Provence"
Il a les yeux qui brillent et le sourire qui pétille.
Romain Alessandrini est un homme comblé depuis qu'il a (enfin) signé à l'OM pour les quatre prochaines saisons. Pas une première pour ce Marseillais, déjà passé par les équipes de jeunes, mais qui avait dû s'exiler, de Gueugnon à Rennes, en passant par Clermont pour faire parler son talent.
Les dirigeants olympiens, eux, ne boudent pas leur plaisir. Sur l'échelle de Scoville, qui mesure très sérieusement l'intensité des piments, l'identité de la première recrue de l'OM donne un côté torride et brûlant au casting estival, mené par
Vincent Labrune et
Marcelo Bielsa. En attendant de faire parler ses pieds de feu, l'ex du CA Plan-de-Cuques, qui s'est entraîné hier à La Commanderie, a accordé son premier entretien à
La Provence.
Enfin à l'OM...Romain Alessandrini : J'attendais ça l'année dernière déjà, mais ça ne s'était pas fait. Il fallait que je retourne au boulot avec le Stade Rennais, chose que je pense avoir faite. Finalement, j'ai eu l'opportunité de signer pour l'OM cette année. Je ne me dis pas que j'ai perdu un an. J'y suis, c'est l'essentiel ! On me parle de numéro de maillot et tout ça, mais le plus important est que je sois là !
Depuis ce laps de temps, est-ce resté dans un coin de votre tête ?Oui, forcément. Même si au fur et à mesure de la saison, j'ai essayé de m'occuper du Stade Rennais. J'étais sous les couleurs rennaises, il fallait que je me donne à fond pour ce club. Après, en fin de saison, on y repense... Grâce au staff technique et à M. Labrune, c'est devenu possible. C'est le top.
Comment avez-vous digéré ce transfert avorté ? C'était difficile ?Sur le moment, oui. Ça a été difficile car, en même temps, j'avais ma blessure (rupture du ligament croisé antérieur du genou droit). Il fallait que je m'occupe de ma rééducation, mais aussi du transfert. Ce n'était pas évident, j'ai essayé de le gérer au mieux et de ne plus trop y penser. Je savais que je devais rester à Rennes, il fallait que je revienne au meilleur de ma forme pour espérer faire une bonne saison.
Vous avez été patient. Quand avez-vous su que c'était bon ?Je suis parti en vacances, je ne voulais pas trop y penser. J'ai essayé d'évacuer tout ça de mon esprit. Puis ça s'est fait en début de semaine. Là, j'ai su que ça allait sans doute se faire. En fait, je ne voulais pas remonter à Rennes... Je devais être en Bretagne mercredi, mais finalement tout est allé assez vite et ça s'est fait avec l'OM.
Avez-vous parlé à Marcelo Bielsa ?Non, pas encore. Je l'ai croisé, il m'a dit qu'il était content que je sois là. Après, il était dans son travail donc je ne voulais pas trop le déranger. Je pense qu'on aura l'occasion d'échanger.
Le club est en pleine mutation, sa présence a-t-elle joué dans votre choix ? Le connaissiez-vous ?C'est un technicien de renom, très connu, avec beaucoup d'expérience. Je pense qu'il va nous faire énormément progresser. La barrière de la langue va être un peu compliquée au début, mais tout le monde va s'y faire. Mais à partir du moment où l'OM est revenu vers moi, qui plus est avec un coach comme Bielsa, j'ai forcément eu envie de signer.
On a l'impression que, pour vous, c'était l'OM ou rien d'autre...Oui, il y a de ça. J'ai attendu un an pour revenir. J'avais des opportunités à l'étranger mais, à l'instant où Vincent Labrune est revenu vers moi, le choix était vite fait.
C'est aussi un retour, dix ans après, dans le club de votre jeunesse... Avez-vous gardé de la rancoeur ?Non, c'est du passé. Et ça m'a même permis d'avancer. Ça m'a aidé car je suis parti à Gueugnon au début, ce qui a forgé mon mental et m'a permis de réussir. Il faut oublier tout ça... Mais toutes ces étapes dans ma jeune carrière m'ont amené là où j'en suis aujourd'hui. Mes deux blessures m'ont aussi aidé dans ce sens. Je suis assez fier d'en être arrivé là.
Que représente l'OM pour vous ?C'est le meilleur club français ! Je l'ai déjà dit et je le dirai jusqu'à la fin de ma vie. Je suis né ici, j'ai joué ici. Je sais ce que c'est de porter ce maillot, même si c'était en jeunes. Le Vélodrome, c'est quelque chose d'extraordinaire, comme la ferveur des supporters. Je suis vraiment fier !
Un mot sur le stade Vélodrome et sur les supporters olympiens ?Si l'OM fait une grande saison, les supporters vont suivre et ça va être quelque chose d'énorme. À nous de tout faire pour enflammer ce stade.
Vous souvenez-vous de votre première fois au Vélodrome ?Non, j'y suis allé tellement de fois que je ne m'en souviens pas. Mais j'ai plein de bons souvenirs. J'ai vu Drogba, Nasri, Rib€ry... De grands joueurs que tout le monde connaît, mais qui ont fait vibrer le stade Vélodrome.
Un club de coeur dont vous aviez reproduit le logo avec les doigts, après votre but marqué contre le PSG au Parc des Princes... C'était comment ?C'était assez kiffant ! Et si c'était à refaire, je le referai ! C'était détaché de Rennes, ça n'avait rien à voir avec le club. Mais un Marseillais qui marque au Parc face au PSG qu'on connaît... Je l'avais prévu la veille, je l'ai fait.
Votre famille et vos amis doivent être aux anges de vous voir revenir ?J'ai eu pas mal de messages de félicitations. C'est énorme pour mon entourage. Après, il va falloir faire la part des choses car je ne suis pas là pour recevoir des messages, mais pour jouer au football.
Ne craignez-vous pas les multiples sollicitations en revenant chez vous ?Je le savais et j'y avais déjà pensé l'année dernière avant de venir ici. On verra bien, mais je vais me concentrer sur le foot. C'est le plus important pour moi.
Votre grand-père serait fier de vous...Il m'a connu seulement comme un joueur de Ligue 2. Il est décédé il y a trois ans et ne m'a jamais vu en L1. Mais quand je jouais à Clermont, il me disait déjà que je jouerais un jour au Stade de France. J'ai eu la chance d'y aller avec l'équipe de France (le 6 février 2013, contre l'Allemagne), certes sans jouer, et aussi en finale de la Coupe de France avec Rennes (le 3 mai, contre Guingamp ). J'y pense forcément, c'est un joli clin d'oeil pour lui. Il était présent dans ma tête pour tous les contrats que j'ai signé. Comme ma famille, d'ailleurs, qui a toujours été derrière moi. En partant jeune, je ne les ai pas vus souvent, même s'ils sont venus me rendre visite à Clermont et à Rennes. Maintenant que je suis là, ils seront là dans les moments difficiles et cela va m'aider.
Et vous allez pouvoir passer du temps avec votre sœur...Oui, je ne l'ai pas trop vu grandir, donc on va se retrouver. Ma mère pleurait déjà avant que je signe ! C'est très fort émotionnellement. Ma petite amie est marseillaise, cela va aussi m'aider.
Avez-vous l'impression que c'est le bon moment ?C'est sûr. Ç'aurait été plus difficile pour moi de revenir à mon niveau l'an dernier alors que j'étais en phase de rééducation. Là, je pense que je serai à 100 % au début du championnat. C'est mieux pour moi.
Avez-vous été soulagé de ne pas venir avec la mauvaise saison de l'OM ?Oh non, bien au contraire ! Avec l'OM, dans le dur comme dans le bon, j'aurais été là. Mais ça n'a pas non plus été catastrophique. Il y a eu pire comme saison...
Quelles sont vos ambitions ? Lorgnez-vous les Bleus ?Déjà, jouer avec l'OM et être performant. C'est ce qui t'amène en sélection. L'équipe de France, pour moi, ce n'est que du positif. Ce qui m'importe le plus est d'être bon en club.
Sur la fresque (voir photo), lequel de ces anciens joueurs de l'OM vous a le plus impressionné ?Je regardais les cassettes de Chris Waddle quand j'étais minot. Il y avait aussi Pelé. Cantona, c'est Cantona. Papin, Boli, Desailly, Barthez, c'est mythique.
Et Didier Deschamps ?C'est sûr qu'il a gagné des trophées pour l'OM ! Aujourd'hui, il fait son chemin avec les Bleus et je n'ai pas grand-chose à dire de plus.
Avez-vous dormi avec le maillot de l'OM la nuit dernière ?Mon père voulait dormir avec ! (rires) Mais je lui ai dit que je le gardais pour le moment. Ça viendra !
Finalement, votre parcours se rapproche de ceux de Valbuena et Rib€ry, passés par le National avant d'éclater...Oui, je le ressens comme ça. À l'époque, je regardais leurs stats, comme je vous l'avais dit. Mais je n'ai pas la prétention d'être un Valbuena ou un Rib€ry. Je reste à ma place, j'arrive à l'OM sur la pointe des pieds...
:La Provence:
Fiche de Alessandrini : http://www.om-marseillais13.com/h155-romain-alessandrini