Groupe B {Matchs Iles Féroé - France / France - Lituanie }

A 20 ans à peine, le jeune Francilien vit un grand moment de sa carrière. Une première sélection en Equipe de France A. Un évènement auquel ni lui, ni personne ne s’attendait tant c’est avec étonnement que la nouvelle fut reçu. Une heureuse surprise, qui alimente une carrière déjà riche en rebondissement, alors qu’elle ne vit que son crépuscule.

Hatem Ben Arfa est un joueur à part, et ce depuis sa plus tendre enfance. Né à Clamart, d’un père Tunisien et d’une mère Française, il suit dès ses premiers pas les influences de son père, alors joueur International Tunisien. Car si le joueur Lyonnais en est arrivé là, ce n’est guère une coïncidence. Tout jeune déjà, l’enfant aux bouclettes, régalait déjà la galerie. Au terme de plusieurs saisons superbes à Versailles, le petit Hatem épate par son merveilleux pied gauche, et son sens du but hors du commun. Les supporters du stade Sans Soucis n’en avaient pas à se faire, tant leur prodige illuminait les matchs. Ils n’ont pour la plupart pas oublié, ce frèle jeune homme, qui tous les dimanches renvoyaient à leurs études les défenses affolées, et laissait de marbre tous les gardiens désespérés. La qualité technique du joueur est hors norme, et c’est assez logiquement qu’Hatem quitte Versailles pour rejoindre l’INF Clairefontaine.

La carrière du Franco-Tunisien prend alors un nouvel élan, le plus jeune joueur du cycle de formation de Clairefontaine continue d’épater, mais il laisse aussi derrière lui certaines lacunes. Scolaire tout d’abord, où le jeune homme ne semble pas fait pour les études. Comportementales, aussi, où sa puérilité et son jeune âge le dessert parfois.
Même si tous les observateurs s’accordent à dire que le jeunot est un génie, son manque flagrant de maturité inquiète… Les coachs deviennent plus sévères et tentent de façonner l’homme, c’est un travail long et fatiguant.


Alors que le cycle de formation de l’INF s’achève, plusieurs grands clubs s’intéressent au petit phénomène Ben Arfa. L’interet de Manchester, qui lui propose un pont d’or, sera balayé en raison du choix de carrière. Bien conseillé par son père, Hatem signe pour plusieurs millions à l’Olympique Lyonnais. Jean Michel Aulas, flairant les qualités du jeune homme, tente de couver son prodige.

Pourtant quatre saisons après, Hatem a eu du mal à changer. Il est toujours aussi jeune, fougueux. Son envie de jouer et de marquer est toujours aussi dévorante. Sa technique et la vitesse de son pied gauche sont restés impressionnants. Ben Arfa est peut être plus altruiste, mais il a l’impression d’avoir perdu du temps. L’enfant terrible du football Français, si souvent proche du clash avec l’OL ces dernières années, mais toujours là. Résistant aux convoitises de l’Ajax notamment. Toujours bon et performant lorsqu’il joue, mais trop souvent considéré comme un second choix ou un joker. Là est le paradoxe du garçon.


Son talent n’est il pas trop grand qu’aucun entraîneur n’est capable d’en exploiter la pleine mesure ? N’était il pas cette étoile montante tant applaudi lors de son entrée fracassante en quart de finale de Ligue des Champions contre Eindhoven ? Ne s’était il pas désigné de lui même tireur, lors de la cruelle séance des tirs au but à seulement 18 ans ?

Hatem Ben Arfa, a tout d’un grand. Et si Lyon ne lui offre pas la dimension qu’il désire atteindre, le meilleur dribbleur de Ligue 1 n’aura pas de soucis à se faire désirer. Et dire que les Spurs de Tottenham le suivent depuis 3 ans déjà….

Domenech, lui a offert sa chance, à lui de la saisir. Le temps perdu est derrière lui, il a déjà grillé trop de joker. Il bénéficie d’une semaine, à Clairefontaine, dans son jardin, pour montrer à tous qu’il est le diamant sauvage du football hexagonal, il n’en tient qu’à lui de devenir un joyau.