Charleroi - On reparle d'Heiderscheid
Cela faisait quelque temps que le nom de Bruno Heiderscheid n'était plus en vogue. Avec la saga marseillaise ayant entouré le vrai-faux départ de Frank Ribéry de la Canebière, l'agent de jou-eurs français exerçant sous licence luxembourgeoise s'est refait une notoriété... toujours aussi négative. L'occasion de rappeler que l'affaire l'opposant au Sporting Charleroi n'est pas enterrée. En juin 2005, l'homme au passé chargé (il compta force condamnations pour des faits parfois assez graves comme le stockage d'armes de guerre) rapatrie Frank Ribéry de Galatasaray, où ce dernier n'était pas payé rubis sur l'ongle.
Pape Diouf, le président de l'OM, qui apprit naguère le métier d'entremetteur à Heiderscheid, se frotte alors les mains. En mars de cette année, Ribéry obtient une prolongation de contrat avec une substantielle revalorisation salariale à la clef. Oui mais voilà... Sa gloire mondialiste étant passée par là, on le cite à Lyon, au Real ou à Arsenal. Instable par nature, le garçon s'empêtre dans des déclarations aussi contradictoires que "Je reste" ou "Je pars" . Désigné par Diouf comme le coupable de ces revirements, son conseiller est montré du doigt, les insultes fusant de toutes parts sur fond de commission réclamée depuis le transfert en provenance de Turquie.
Dans sa dernière édition, le Journal du Dimanche français le qualifiait d'agent trouble tandis que France Football est aussi sur la balle. Depuis qu'il semble acquis que le successeur patenté de Zidane en équipe de France restera à Marseille, la pression est un peu retombée. À Charleroi, Bruno Heiderscheid n'est pas un inconnu. En 2002, il réclama au Sporting une somme de près de 450.000 € pour le transfert du Camerounais Bertin Tokene à Grenoble.
Montant officiel de la transaction entre clubs ? 150.000 €. Depuis, c'est la guerre entre le Mambourg et celui qui eut également maille à partir avec d'anciens poulains de son écurie, à l'image d'Ibrahim Kargbo. Pour le matricule 22, le document exhibé à l'époque par Heiderscheid était ni plus ni moins qu'un faux. Alors que le dossier Tokene, dans lequel Me Derwa, un avocat bien connu sur la place bruxelloise, intervint un temps aux côtés d'Heiderscheid, paraissait somnoler, il refera surface le 28 septembre auprès d'un tribunal de Bruxelles. Me Deprez n'a sans doute pas tort quand il compare le sulfureux manager au célèbre sparadrap du capitaine Haddock dont il est malaisé de se défaire.
© La Dernière Heure 2006 journal belge