Robinho l’héritier« Le football c’est toute ma vie » voilà résumé en une phrase le phénomène
Robinho.
Robson de Souza dit Robinho, révélé au football mondial cet été durant
la Copa America de 2007. Tournoi où il porta sur ses épaules, devenues larges, le Brésil que
Kakà,
Ronaldo,
Adriano et
Ronaldinho avaient abandonné.
Meilleur joueur et buteur du tournoi, c’est en vainqueur qu’il revient à Rio. On avait enfin retrouvé le feu follet qui fit les beaux jours de Santos, en compagnie de son ami
Diego. Mais, alors que ce dernier flambe avec le Werder de Brême,
Robinho, lui, souffre d’un manque de reconnaissance.
Le départ de Luxemburgo, qui l’a fait venir au Real, ne l’aide pas vraiment à s’épanouir. Heureusement,
Florentino Perez voit en lui une star mondiale, voire le futur meilleur joueur du monde. Freiné par
Capello qui n’aime pas son manque d’implication défensive et son manque d’impact physique,
Robson de Souza attend avec impatience l’arrivée de
Schuster. Le technicien allemand ne sait pas trop à quoi s’en tenir et attend de voir si son ailier peut rééditer ses exploits auriverde.
Révélé au FutsalRobson est né en 1984 à São Vicente dans l’état de São Paulo. Très vite comme beaucoup de ses compatriotes,
il s’adonne au football en salle, véritable institution au Brésil. Le futsal donne aux jeunes joueurs la vivacité et la technique nécessaires pour éliminer un adversaire, ainsi qu’une vision rapide de jeu.
Certains techniciens brésiliens déclarent qu’il n’y a pas meilleure école pour progresser techniquement. Toutes les stars brésiliennes s’y sont ainsi révélées. C’est là qu’en 1996, Santos le repère et le fait entrer dans son académie. Pétri de talent,
il intègre 6 ans plus tard l’équipe 1ère. 2002 sera l’année du premier titre de Santos depuis 1984 (vainqueur du championnat pauliste) ;
Robinho et
Diego mènent l’ancien club du roi Pelé vers les sommets du championnat du Brésil. Le gamin est doté d’un pouvoir d’accélération hors norme et d’une panoplie de dribbles déroutants, les médias le comparent inévitablement à l’icône
Pelé. Ce dernier, lorsqu’il le voit pour la première fois,
pleure devant ses passements de jambe et en fait son héritier. O Principe (le prince) est né.
« C’est un joyau rare, même dans le football brésilien, » déclara
Carlos Pareira l’ancien sélectionneur de la Seleçao. Il n’est pas le seul à le penser puisque
Robinho sera élu ballon d’argent du championnat à la fin de la saison.
Mais
Robinho garde la tête sur les épaules ; il répond ainsi aux compliments
« Pelé est incomparable. Avoir sa trajectoire, pourquoi pas, mais l’égaler, c’est impossible. » Pendant 3 ans il poursuit son ascension, continuant à donner le tournis aux défenses brésiliennes et un autre titre suivra en 2004, avec cette fois-ci le ballon d’or du championnat.
Robinho enchaîne les buts (
81 en 190 matchs avec Santos), et les exploits, comme face aux riches Corinthians. Auteur d’un doublé ce jour-là,
Robinho emmène Santos et fait danser la samba aux
Tevez et compagnie,
victoire 3-0. Tout le pays en a parlé. Tant et si bien que le petit attaquant attire inexorablement, l’intérêt des grands clubs du vieux continent.
Le départ pour Le Real MadridEn 2005, les terrains de Vila Belmiro devinrent rapidement trop petits pour ce génie à la technique incroyable. Cible du grand
Real Madrid, Santos refusa de le céder. Le club ne voulant pas brader son joyau.
Mais quand, Marina, sa mère fut enlevée et détenue pendant 41 jours, il est devenu évident que rester au Brésil devient trop dangereux pour Robinho et sa famille.
Le joueur du verser une rançon de 380000 € pour revoir sa mère et cet épisode va le transformer. Ainsi, il déclare,
« ma passion du foot est toujours intacte. Mais nous avons un problème de sécurité au Brésil. Pour un footballeur brésilien, c’est impossible de faire son métier sereinement, ici ».
Robinho n’aspire plus qu’à partir et assouvir son rêve.
Il rejoint le Real Madrid, à l’aube de la saison 2005-2006. En arrivant, sur le continent européen, il doit prouver qu’il n’est pas qu’un simple surdoué capable de faire ce qu’il veut d’un ballon, mais qu’il est un footballeur complet.
Dès sa première apparition avec les Merengue, la presse madrilène va l’encenser et titrer :
« Et Dieu créa Robinho ». Sa première année sera quand même laborieuse, servant surtout d’apprentissage, d’adaptation à la vie européenne. Cela devient une sorte de préparation à la
Coupe du Monde 2006 et à la saison qui doit suivre. Remplaçant en Allemagne, il est le seul à apporter de la fraîcheur et de l’allant à une attaque brésilienne amorphe et lymphatique. Le quatuor
Ronaldinho,
Kakà,
Ronaldo,
Adriano n’arrive pas à jouer ensemble.
Ronaldo et
Adriano se marchant dessus et ne mettant pas un pied devant l’autre. La presse brésilienne,
O’Golbo en tête,
réclame la titularisation d’O Principe.
Elle ne viendra pas et le Brésil s’inclinera en ¼ de finale face à la Fance, sous les coups de boutoir de Zidane et Henry.
La révélation de la Copa AmericaLa saison suivante, au Real Madrid, bridé par
Capello,
Robinho ne peut pas enchaîner les passements de jambe et les crochets dont il raffole. Le voilà comparé à
Denilson, autre feu follet, qui a perdu son football en Liga. Mais il travaille. Il déclare
« J’ai toujours la même joie et envie de jouer. À l’entraînement, comme dans la vie de tous les jours, le football c’est du bonheur à l’état pur ».
Capello ne lui donnera pas ce plaisir. Si bien que le titre de 2007 ne suffira pas à libérer le brésilien. Heureusement cet été, la
Copa America va passer par là et le talent du garçon de Sao Vicente va exploser à la face de tous. Reléguant
Ronnie et
Kakà sur le banc de touche lors de leur retour en Seleçao.
Dunga, au début de la compétition a donné les clés du camion jaune et vert à
Robinho et bien lui en a pris. Le joueur est fier de porter les espoirs de tout un pays ;
« quand j’étais petit, j’étais un fanatique. Être une référence pour des milliers de Brésiliens c’est un cadeau. » Et il rend heureux tout le pays en permettant à la Seleçao, après une défaite initiale face au Mexique, de battre tour à tour le Chili (
triplé), l’Équateur (
il est l’auteur de l’unique but). Puis, en quart il marquera encore
2 buts. En finale il ne marque pas, mais son activité et ses dribbles vont aider ses partenaires à trouver les espaces nécessaires pour vaincre l’Argentine, qui jouait avec toutes ses stars.
Robinho sur une autre planèteSuspendu lors la défaite en championnat face à l’Espanyol Barcelone,
Schuster le réintègre.
Son retour au sein du groupe madrilène marque le début du show d’O principe. Le
Robson du Santos a enfin atterri à Madrid. L’Olympiakos va s’en rendre compte en Ligue des Champions, car
Robinho fait ce qu’il sait faire le mieux, dribbler, passer et surtout marquer.
À lui seul il rétablit une situation compromise face au Pirée. Donnant au public de Bernabeu un récital, les mouchoirs blancs sont de sortie et l’ailier brésilien devient incontrôlable pour les défenses adverses. Valence va aussi subir la foudre qui sort des pieds du petit magicien de São Paulo, écrasé 5 à 2 (
doublé de Robinho). Enfin, c’est au tour de Majorque de voir passer l’
Ouragan Robinho, après une accalmie face à Séville.
Schuster, lui, se frotte les mains ; il avait promis du spectacle ;
Robinho lui en sert des louches à chacune de ses sorties, des représentations dignes des plus grands.
Alors certes, dans la course au ballon d’or, pour cette année il a pris un peu de retard, mais il est en train de le combler avec une telle vitesse et une telle facilité qu’on se demande s’il ne sera pas très rapidement désigné comme le futur meilleur joueur du Monde, comme l’a prédit Zinedine Zidane en le voyant arriver.
Robinho ...
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