« Quand Lyon a vu les tarifs de Kanoute… »
En quelques années,
Christophe Mongai est devenu l’un des acteurs majeurs du marché. Pour « mercato365.com », l’agent de
Sagna,
Yepes ou
Kanoute nous fait revivre son marché d’été et nous donne quelques clés pour le futur. Un entretien au plus près de la réalité. Passionnant.
Christophe Mongai, le marché français a-t-il correspondu à vos attentes ?Je n’ai pas été surpris. Les mouvements se sont limités au marché franco-français, plus quelques coups dans des pays mineurs, comme la Belgique ou la Suisse. N’en déplaise à certains, la France est aujourd’hui à des années lumière de l’Espagne, de l’Angleterre et même du Portugal.
Et cette tendance ne va pas s’améliorer…Il ne faut pas rêver. La Ligue 1 s’appauvrit d’années en années. Le niveau moyen est bon, mais l’élite est complètement dépassée. En cette année de renégociation de droits télé, les clubs ont aussi pris moins de risques. A mes yeux, les seuls investissements porteurs ont été les prolongations de contrat, type
Armand ou
la blonde au PSG. Un joueur qui joue est toujours rentable. En revanche, un joueur qui touche 30 000 euros par mois pour rester sur le banc plombe les comptes d’un club. C’est pour cela que Paris s’est séparé de
Cristian Rodriguez pour ne payer d’impôts sur son salaire.
Pourquoi la France ne peut plus lutter contre les autres ?Les clubs ne sont plus attractifs, sportivement et financièrement. En Allemagne, les stades sont fabuleux, les recettes énormes et le merchandising ne s’est jamais aussi bien porté. Au Portugal, Porto, Benfica et le Sporting Lisbonne payent peu de charges et peuvent donc retenir
Lucho Gonzalez, Quaresma ou Liedson. Ils ont les arguments financiers pour le faire, pas les Français.
"On devrait prolonger Meriem"Même Lyon ?L’OL est le club le mieux géré, il n’y a pas de problèmes. Mais Lyon est un petit club en Europe. Cette année, ils ont beaucoup perdu et peu recruté. C’est quand même révélateur ! Quand ils m’ont approché pour
Kanouté, ils ont vu les tarifs… Lyon peut payer un transfert, mais ne peut assumer le salaire des plus grands. Je schématise : une opération qui coûte 130 euros pour les Espagnols ou les Anglais coûte 300 euros pour les Français. Dès que les prix s’envolent, Lyon ne peut plus suivre.
Comment se déroule un transfert, type Sagna à Arsenal ?Pour
Sagna, Arsenal s’est dévoilé assez tard. Tous les clubs français étaient dessus. Mais
Bakary voulait absolument jouer pour
Wenger. Arsenal a contacté Auxerre pour savoir s’il pouvait parler avec moi. Après, nous sommes entrés en négociation et ce n’est qu’à la fin qu’
Arsène a parlé avec
Sagna, notamment pour lui expliquer son projet. J’en profite pour saluer Gérard Bourgoin, un grand dirigeant qui a géré au mieux les intérêts de son club. Mais en général, plus les contacts démarrent tôt, plus le transfert a des chances de se faire. Il peut aussi arriver qu’un président soit intransigeant comme
Jacques Rousselot (Nancy), qui a refusé de vendre
David Sauget même si j’avais des offres.
Pourquoi Mario Yepes n’a-t-il pas trouvé preneur ?Mario a raté sa saison dernière. Il a eu une relation difficile avec
Guy Lacombe, puis il s’est blessé en fin de saison. Il a aussi 32 ans. Résultat, j’ai eu quelques contacts, mais aucun fax n’est arrivé au PSG. On va essayer de lui trouver quelque chose en janvier.
A quoi ressembleront vos prochaines semaines ?Avant tout, du repos ! Puis, on va regarder les droits d’image des uns et des autres avant de penser au prochain marché. Il faudra aussi que je surveille
Camel Meriem, dont le contrat se finit en 2008. Avec Monaco, on devrait normalement le prolonger.
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Sujet: Interview édifiante de Christophe Mongai sur le mercato 
