[Toulouse FC] Le topic des Pitchounes

Gignac prêté à Lorient ?

Le club morbihannais est prêt à récupérer son ancien buteur, en situation d’échec à Toulouse. Mais pas à n’importe quel prix.


Après une première saison en L 1 réussie avec Lorient, André-Pierre Gignac avait été l’objet, l’été dernier, d’une lutte sans merci entre Lille et Toulouse.
Au terme d’une bagarre juridique tendue, celui qui est surnommé « Dédé » avait finalement pris la direction de la Haute-Garonne, persuadé d’incorporer un 4-4-2 similaire à celui de Christian Gourcuff, aux côtés du Suédois Johan Elmander. Rarement utilisé dans l’axe, souvent remplaçant, Gignac a bien cru que sa saison allait enfin démarrer quand il signa le but de la qualification pour les phases de poules de la Coupe de l’UEFA à Sofia, face au CSKA (1-1, le 4 octobre, au premier tour retour). Mais cette réalisation décisive n’a pas incité Élie Baup à bouleverser ses plans. En privé, l’entraîneur toulousain n’hésite pas à considérer Gignac comme une erreur de casting.
En manque de confiance, le jeune attaquant (22 ans) aimerait bien revenir à ses premières amours. Lors de la dernière journée de la phase aller, juste avant la trêve, il était présent au stade du Moustoir pour assister au succès de ses anciens coéquipiers face à Metz (2-0). Le duo Saïfi-Vahirua a encore brillé mais Gourcuff a toujours dit, aussi, que depuis le départ de Gignac, il lui manquait un avant puissant, capable de prendre la profondeur.
Alain Le Roch n’a pas caché qu’il était prêt à accueillir Gignac jusqu’à la fin de la saison, sous la forme d’un prêt. Le président lorientais est même prêt à assumer, pendant six mois, le salaire de son ancien poulain, estimé à 90 000  mensuels. En revanche, ses finances ne lui permettent pas de prendre en charge un transfert. Or, Olivier Sadran, son homologue toulousain, n’a pas fermé la porte à un départ de Gignac mais il s’est déclaré réticent à un prêt, en rappelant qu’il l’avait payé 4 M€ l’été dernier. Une tactique pour inciter Lorient à accepter l’idée d’un départ anticipé de son meilleur joueur, Fabrice Abriel, qu’Élie Baup tient en haute estime ?
Pour le moment, la position de Sadran laisse les dirigeants lorientais de marbre. Ils n’entendent pas lâcher Abriel et ils sont persuadés que c’est sous la direction de Gourcuff, le technicien qui le connaît le mieux, que Gignac peut retrouver son éclat. Et donc sa valeur marchande. Si Toulouse ne veut pas perdre trop d’argent dans cette affaire, il a peut-être intérêt à patienter six mois. D’autant que Gignac, qui marche au moral, n’a plus vraiment envie de continuer avec les Violets.

Baup : « Catastrophique »

Les oreilles Toulousaines devraient siffler ce matin lors du décrassage. Devant la presse, en tout cas, Élie Baup n’a pas mâché ses mots à l’issue de la piteuse élimination de son équipe, qu’il a suivie depuis la tribune présidentielle en raison d’une suspension consécutive à son expulsion contre Nancy (1-1, en Ligue 1), le 5 décembre. « C’est l’une de mes plus grosses déceptions depuis mon arrivée (à l’été 2006), avec le match de Championnat contre Nantes (0-4, le 23 décembre 2006), a lâché le technicien violet. Le résultat est catastrophique. Je ressens un mal-être profond. » Baup dresse la liste des tares d’une formation décidément fâchée avec les Coupes, qu’elles soient de France, de la Ligue ou européennes, mais qui restait cependant sur cinq rencontres sans défaite : « Je ne vois pas comment on prend deux buts comme ça. Il y a eu beaucoup de déchet technique. Il faut aussi faire preuve de davantage de vertus de combativité. »
Guère en verve hier, Nicolas Douchez attribue le premier but encaissé « à un coup du sort, car le ballon touche la jambe de “Domi” (Arribagé) ». L’ancien portier du Paris FC plaide en revanche coupable en ce qui concerne le second. « Je pense que je peux mieux faire, concède-t-il. Je manque un peu de peps pour la sortir. » Les erreurs défensives n’ont pas été compensées par des attaquants inefficaces.
Les nombreuses absences dans ce secteur, pour cause de suspensions (Elmander, Bergougnoux), de blessures (Paulo César, Arrache) ou de Coupe d’Afrique des nations (Émana, rejoint dès hier soir par Mansaré et Santos) ne doivent toutefois pas servir d’excuse selon Douchez : « On a un effectif de L 1, on se doit de gagner chez nous contre une équipe de National. » Le portier du TFC se veut optimiste pour la suite « On a à coeur de faire aussi bien lors de la phase retour (du Championnat) que la saison dernière (conclue à la 3e place). » « Il va falloir se refaire une santé physique et mentale, juge pour sa part le milieu Nicolas Dieuze. Pour cela, il n’y a pas mieux qu’un déplacement à Lyon (samedi). »
Bien plus méfiant, Baup, qui souhaite toujours la venue d’au moins un joueur supplémentaire, fait ses comptes : « Il reste dix-neuf matches de Championnat, il va falloir cravacher dur pour obtenir les 43 points du maintien. »