Moretti / Abdoun : « Sur le cul »
Très touché par le suicide de Michel Moretti, son ancien président, Djamel Abdoun, aujourd'hui à Sedan mais qui appartient toujours à l'AC Ajaccio, rend hommage à ce grand homme qu'était « Monsieur » Moretti.
Djamel Abdoun, appartenant toujours à l'AC Ajaccio, la mort de Michel Moretti a dû beaucoup vous toucher ?
Oui, ça m'a vraiment touché, je l'ai appris lundi en début d'après-midi et ça a été vraiment un choc pour tout le monde car on ne s'attendait pas du tout à ça. Michel était vraiment un homme fort et qui n'a jamais douté de lui. Donc ça a surpris tout le monde de le voir faire ça. Personnellement, je suis sur le cul.
Quel portrait dresseriez-vous de Michel Moretti ? Roland Courbis a déclaré qu'il faisait tout au club, partagez-vous cette impression ?
Oui, c'est lui qui faisait tout. Il recrutait, il gérait les transferts, il s'occupait du stade, du club, de tout. Il a pris Ajaccio alors que le club évoluait dans la plus petite division et l'a fait monter jusqu'en L1. C'était vraiment lui le big boss de ce club.
Est-ce que cette implication totale de sa part dans l'ACA se sentait vraiment au quotidien ?
Oui, car c'était lui qui gérait tous les cordons. De A à Z. Je ne sais pas comment ça va se passer, mais j'espère pour le club que celui qui lui succèdera sera aussi fort et précieux que Michel l'était. Maintenant, je sais qu'ils peuvent se relever. L'ACA est un club corse, et les Corses sont très forts mentalement. Donc je pense que les personnes qui vont reprendre le club seront aussi compétitives que Michel. Pour ça, je ne m'inquiète pas.
Comment étaient vos rapports ?
Nous étions certes deux caractères forts, donc il y a plein de petites disputes entre nous, mais c'est quelqu'un que j'appréciais beaucoup car avec moi il s'est toujours conduit en « bonhomme ». Quand il m'a dit qu'il allait me laisser partir, il l'a fait. Quand il m'a dit que je ne partirais pas, il a également tenu parole. C'est vraiment quelqu'un que je n'oublierai pas et je pense que je serai présent le jour des obsèques (Ndlr : au moment de cet entretien, Djamel Abdoun ne savait pas encore que l'enterrement aurait lieu le même jour que le derby entre Reims et Sedan), car c'est quelqu'un qui a compté pour moi. Car si j'en suis là aujourd'hui, c'est grâce à lui. C'est lui qui m'avait fait signer mon premier contrat professionnel, donc je tiens à le remercier et j'espère qu'il va vraiment reposer en paix.
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