[Ligue 1 - 36ème journée] AS Saint-Etienne - Olympique de Marseille
Au moins, la presse et les supporters de mauvaise foi n'en parleront plus. Une victoire loin de la stature qu'aurait du avoir l'OM cette saison a enfin assuré au club phocéen son maintien dans l'élite pour la saison prochaine. Un but de Rémy, comme trop souvent, sur une passe de Valbuena, comme trop souvent, permettent donc à l'équipe de Didier Deschamps de mettre fin à 94 jours sans victoire en Ligue 1, une série tellement hallucinante qu'on peinerait presque à y croire. Maintenant que la saison touche (enfin !) à sa fin, revenons sur les événements qui ont fait de l'OM un club dont on aime bien se moquer.
Une médiocrité ambiante trop odoranteCe qui vient naturellement, c'est ça : une équipe qui coule à ce point est forcément mauvaise. A vrai dire, il y a du vrai dans cette phrase, et on est en droit de se poser certaines questions : l'OM a recruté ces trois dernières années
Fabrice Abriel,
André-Pierre Gignac,
Jérémy Morel et
Morgan Amalfitano, tous quatre anciens lorientais. D'où cette interrogation : à un moment donné,
peut on recruter les joueurs de Lorient sans prendre par la même occasion le classement de Lorient ? A priori, la réponse a été donnée sur le terrain.
Plus qu'une simple boutade méprisante à l'égard du FCL, on peut facilement fustiger le niveau individuel de beaucoup trop de joueurs. Epargnons d'abord les gardiens de but remplaçants que sont
Andrade et
Bracigliano : le brésilien lancé face au Bayern n'a pu que prendre en pleine face un match qu'il n'aurait même pas imaginé lui même jouer, tandis que l'ancien nancéien, s'il peut être accusé d'être responsable de ce qui serait appelé en Angleterre un "Quevillygate", ou en Espagne un "Quevillazo", n'était sans doute pas le seul à être ridicule, seulement le plus exposé en raison de son poste de gardien de but.
La parole est désormais à la défense (hum, hum), et là on pourrait trouver pas mal à dire. Si en cette période d'élections présidentielles la droite est fortement attaquée par ses opposants, soyons anti-système et prenons en nous aux arrières gauches.
Jean-Philippe Sabo, est toujours cantonné au rang de troisième arrière gauche au club. Plus vraiment espoir (25 ans), pas vraiment bon non plus, la meilleure action de sa carrière est d'avoir attiré Clio Zenden. C'est tout. Maintenant, si je vous dis que
Djimi Traoré était titulaire le soir de ce fameux Liverpool-Milan AC, dans lequel les Reds ont remonté un déficit de 3 buts, et qu'il est donc un ancien champion d'Europe, vous me croyez ? Pas si vous le découvrez à Marseille en tout cas. Le malien est un peu un mélange de Inzaghi, Coentrao et de Van Bommel. La vitesse de l'italien, le marquage du portugais et la technique du néerlandais. Enfin, venons en à notre star,
Jérémy Morel. En fait, tout a été dit sur lui. Cf topic Jérémy Morel, Cf déclaration dans le vestiaire de Stéphane Mbia à l'ancien merlu, cf tous ces arrières gauches de génie qui se retournent dans leur tombe aujourd'hui.
Le milieu de terrain n'est pas épargné non plus ! Sommes nous vraiment aujourd'hui en mesure de nous contenter de ce qu'on a ?
Alou Diarra, s'il a été capable de montrer de bonnes choses durant l'hiver, n'a pas eu le rendement espéré cette saison.
Charles Kaboré n'a toujours pas le niveau requis pour jouer à Marseille, et ses performances médiocres de cette saison ne plaident pas pour lui. Le Burkinabé était dans le viseur de Chelsea et Barcelone à son arrivée. "Askiparaaïît", dirait n'importe quel prépubère de Facebook. Enfin, le Ben. Cette saison,
Cheyrou a été trop inconstant, capables de bonnes parties, mais beaucoup trop souvent de matchs cauchemardesques. Au point de se demander s'il n'est pas sur le déclin, lui qui l'an dernier nous permettait encore de ne pas voir Lille s'envoler.
En attaque enfin, des certitudes. Si ses derniers matchs avec Marseille laisse apparaître un joueur professionnel,
André-Pierre Gignac n'a servi à rien cette année. On le pensait reparti pour "casser la baraque" cette saison,, enfin opéré des adducteurs. Finalement, il n'a pas joué une grosse partie de la saison, trop fragile physiquement, et ses apparitions n'ont jamais été au niveau. Un but contre un RC Lens à la lutte pour ne pas descendre en National n'est certainement pas suffisant. Que l'on coûte 1€ ou 18.000.000€. On notera également le manque de progression du jeune
Jordan Ayew, qui n'a pas su avoir un impact régulier lors de ses entrées en jeu cette saison. Tout cela a conduit au retour de
Brandao, qui a été une bonne surprise : la coupe de la Ligue, c'est lui, la qualif à Milan, c'est lui. En fin de contrat en juin, on en viendrait presque à le regretter.
Une guerre interne Anigo/Deschamps qui n'aide pas.Tout (re)commence en octobre. Après une victoire difficile face à l'AC Ajaccio,
Anigo s'en prend verbalement à
Deschamps : décrit comme un "Caliméro", Deschamps ne "pourrait pas se regarder dans une glace" et c'est à cause de lui qu'Anigo en a "plein les couilles". La médiocrité étant présente, elle est en plus dispersée en deux groupes de joueurs, les pro-Anigo et les pro-DD. Amalfitano a lui même ces derniers jours dénoncé cette situation, qui n'est pas dans l’intérêt du club. Diouf a, en mars dernier, également égratiné son ancien directeur sportif, celui qui avait dit qu'il partirait dans le cas où Pape quittait l'OM en juin 2009 (chose qu'il n'a, bien entendu, pas fait) :
"José, il ne faut pas lui confier les discussions financières. Quand on voulait un joueur, José était toujours prêt à payer un peu plus pour ne pas que le joueur nous échappe. Et quand nous voulions nous séparer d'un joueur, il était prêt à le vendre un peu moins cher pour s'en débarrasser." Une réalité que l'on retrouver d'ailleurs aujourd'hui, avec un
Lucho bradé, un Gignac acheté au prix coutant, et des joueurs données, l'ancien journaliste sénégalais étant parti. Est-ce vraiment un hasard ?
Aujourd'hui retiré de la vie quotidienne du club, l'ancien Minot n'en reste pas moins un homme influent. On le soupçonne d'être à la base des banderoles de supporter demandant la démission de la Desch', et il s'est fendu dans France Football d'un "On réglera les comptes en fin de saison, et les fautifs paieront" qui laissent fort à parier qu'il exigera la tête de l'ancien champion du monde en fin de saison, s'il ne part pas de lui-même. La vraie question à se poser est :
être chauve, avoir l'accent marseillais et dire "couille" à chaque phrase suffit-il à un homme pour être légitime pour être le directeur sportif du plus beau palmarès du foot français ? Il paraît qu'on aura la réponse sous 45 jours.
Un arbitrage pour Marseille, un arbitrage pour les autres ?Alors oui, j'en vois déjà venir. "T'es parano lol, ça s'équilibre sur une saison". Oui mais les faits sont là.
Nous sommes à Brest, au stade Francis le Blé, à la 30ème seconde. Si Martial avait été exclu pour sa faute sur Brandao qui allait marquer, s'il avait pris son carton rouge, si l'OM avait eu son pénalty, le club phocéen aurait-il perdu en Bretagne ? La saison aurait-elle été différente ? Probablement oui. La médiocrité l'a ensuite emporté face au TFC, mais un arbitre qui demande au gardien adverse s'il y a corner ou 6 mètres à Evian, une main non sifflée à l'origine du seul but ajaccien face à l'OM, des pénaltys oubliés à Nice, Bordeaux et Lorient, et face à Montpellier, j'en passe et des meilleures, sont pour moi des preuves que la saison marseillaise a été tronquée par l'arbitrage. Que Sami se plaigne hier de l'arbitrage pro-marseillais, selon lui face à Nancy, est compréhensible. "On s'est fait voler sur deux matchs à Marseille", dira un autre. Oui, mais nous, ça fait une dizaine de matchs mon pote. Hier encore, Paris a obtenu un pénalty car Menez a marché sur un tibia stéphanois (ben voyons), alors qu'à Lorient une main flagrante d'un lorientais n'a pas rempli d'air le sifflet de Mr Malige.
Deschamps s'est enfin décidé à contester des décisions à Bordeaux, assénant Chapron d'un "Vous avez été mauvais". La réponse de l'arbitre (
"Comme vous") rappelle premièrementle
"Toi même d'abord" échangé dans une cour de récréation d'école primaire, mais montre ensuite une certaines arrogance de celui qui s'était déjà illustré lors d'un... Bordeaux-OM (!) la saison passée en expulsant injustement Edouard Cissé, ce qui empêcha l'OM de briser 34 ans sans victoire au parc Lescure. Cette série, elle est aussi pour lui. A Lorient, Didier Deschamps lance : "
J’avais un sentiment qui est désormais une certitude : dans le doute pour l’adversaire c’est sifflé. Mais là, il n’y a pas de doute, c’est flagrant et c’est à chaque match. Quand je vois le match à Bordeaux avec la main de Tremoulinas et le match de Champions League entre Chelsea et Barcelone, où c’est moins flagrant mais c’est sifflé… Mais ce sont des arbitres de haut niveau. L’injustice est le pire des sentiments que l’on peut avoir." Il est donc enfin sorti de sa réserve, s'inspirait peut-être de certains modèles :
Aulas, dont la technique d'intimidation quasi-permanente porte souvent ses fruits "le match d'après",
Antonetti,
Garcia et
Girard qui ne sont jamais les derniers quand il faut se plaindre.
La stats qui donnent envie de prendre une corde, de se l'enrouler autour du cou et de pousser la chaise3/13 (23%) : Des 13 défaites de l'OM cette saison, l'équipe "vainqueur" n'a gagné que 3 fois sur 13 le match suivant. Mais non, les équipes adverses ne se déchirent pas face à l'OM.
17 : Le nombre de fois cette saison où l'OM a touché les montants. Au classement des buteurs du club, le poteau est donc largement devant Loic Rémy (12 buts)
0 : Le nombre de buts de Gignac cette saison face à un club de première division.
0,00 : D'après une très sérieuse étude américaine, la probabilité de voir un but provenant d'un centre de Morel.
Ludom80