Foot -CM -FRA : Domenech «Je n'ai jamais douté»
Les réactions ont été nombreuses à l'issue de la victoire de l'équipe de France (2-0) face au Togo. Un succès synonyme de qualification pour les huitièmes de finale. Et pourtant, le début de match a semé quelques doutes dans les esprits tricolores. Mikaël Silvestre a par exemple douté jusqu'à la pause : «En première période, on a eu l'impression que ça n'allait jamais tourner en notre faveur. A la mi-temps le mot d'ordre a été de ne pas paniquer, de rester sereins. Aujourd'hui, c'était un peu un seizième de finale, on n'avait pas le droit de passer à travers. Ca aurait été cruel de rentrer à la maison. Maintenant, la compétition change, c'est mort subite».
Même son de cloche du côté de William Gallas : «J'ai cru qu'on allait sortir, qu'on allait être éliminés de la compétition. On a les occasions, mais le football est malheureusement parfois incompréhensible. C'est vrai qu'à la mi-temps on s'est posé des questions. On s'est dit que le gardien togolais allait tout arrêter».
Pour Patrick Vieira, élu homme du match le jour de ses 30 ans, c'est la volonté d'un groupe qui a été récompensée : «On voulait vraiment aller en 8es. Ce soir on va apprécier la qualification car on vient de loin, on a travaillé dur et demain on pensera à l'Espagne. J'étais très motivé. Zidane était content de la même manière qu'Abidal était content. Il est derrière nous, il fait partie de l'équipe. Il a fait un discours d'avant match comme avant chaque match. Avec lui ou sans lui, on essaie de marquer des buts. C'est mieux avec lui parce que c'est un des meilleurs joueurs du monde, mais sans lui on se crée aussi des occasions de buts. (sur l'incident du brassard que Thuram a semble-t-il refusé et que Sagnol est venu chercher) Ne cherchez pas la petite bête là où il n'y a rien. L'équipe de France vit très bien. On l'a démontré sur le terrain. On a été solidaire. La relation entre les joueurs est excellente et c'est ce qui va nous permettre d'aller jusqu'au bout justement».
Willy Sagnol évoque lui aussi la bonne entente qui règne au sein de l'équipe de France : «Ce qui m'a vraiment plu, c'est ce qu'il s'est passé à la mi-temps. Je ne dirais pas qu'il y avait un vent d'optimisme, mais il s'est passé un truc. On s'est tous encouragé. On s'est dit qu'il ne fallait pas baisser la tête. Et, à l'arrivée, on a le résultat qu'on voulait».
De son côté, Claude Makelele pense déjà à l'avenir et au futur adversaire des Bleus. Un adversaire qu'il connaît très bien : «On a très envie de rencontrer l'Espagne pour prouver qu'on n'est pas là par hasard. On a besoin de jouer contre une équipe qui joue bien au ballon, qui essaie de marquer et d'aller vers l'avant. Pour moi, en plus, cela sera spécial, je vais retrouver des joueurs avec qui j'ai joué au Real Madrid. En ce qui concerne Raul, j'espère qu'il jouera, car il a prouvé que c'était un grand joueur».
Pour Raymond Domenech, c'est la patience qui a payé. Le sélectionneur des Bleus n'a jamais douté : «On l'avait dit dans le vestiaire, cela pouvait être à la 90e, à la 95e ! Les joueurs n'ont pas lâché. C'était inscrit qu'on n'allait pas marquer tout de suite. Il n'y a pas eu de doutes. Il fallait pousser, pousser. Le Togo nous a fait souffrir, comme il a fait souffrir la Suisse et les Coréens. On a pris des risques, parfois cela a été limite. (Sur David Trezeguet) Je ne juge pas un joueur sur s'il marque un but ou non, il est un point d'ancrage dans l'équipe. Il a beaucoup travaillé pour l'équipe. (Sur Patrick Vieira) J'avais dit au début de la Coupe du monde que ce serait un des grands hommes du Mondial. Je m'excuse d'avoir eu raison avant les autres, je connais Pat, je vois sa motivation, sa préparation, je le confirme, ce sera un des grand joueurs de ce Mondial.»
Jean-Pierre Escalettes, le président de la FFF est évidemment très heureux de cette qualification et avoue avoir a eu une pensée particulière pour Zinédine Zidane : «L'accouchement a été difficile. J'espère que les bébés seront beaux. Avec les Suisses, on ne se quitte plus. Ils n'étaient pas si mauvais... Pendant le match, au fil des minutes, on se dit que le plus difficile va être de marquer le 1er but. Et là, on a retrouvé un grand Patrick Vieira. (à propos de Zidane, suspendu) J'aurais eu mal que Zidane parte comme cela».
Le ministre des Sports, Jean-François Lamour est d'abord soulagé de la qualification des Bleus : «On les a senti plus à l'aise, alors que le Togo n'a rien lâché. Je suis soulagé évidemment, mais je suis surtout content pour les joueurs. Dans le vestiaire, j'ai vu des vrais sourires, c'est le plus important. (à propos de Zidane, suspendu, qui n'était pas sur le banc au bord du terrain) C'est normal qu'il se mette un peu en retrait. C'est la marque des grands de faire cela».
Enfin Frédéric Thiriez, le président de la LFP pense que les Bleus peuvent aller très loin désormais dans la compétition et appelle les Français à soutenir leur équipe : «Je suis content car j'ai gagné le pari que j'avais fait avec les supporteurs dans le train. J'avais parié 3 à 0, et on gagné 3 à 0 parce que le but de Trezeguet (refusé car jugé hors jeu) était valable. Je n'ai jamais douté une seule seconde. On peut aller loin maintenant. L'Espagne est une belle équipe. Mais dans un match comme cela, à élimination directe, face à un grand adversaire, l'équipe de France peut se transcender. Il faut que tous les Français soient derrière leur équipe. Plus d'état d'âme, c'est le drapeau maintenant !»
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