Bell : "Bordeaux, un petit Barça, l'OM, un petit Real..."Le gardien camerounais, qui a porté les maillots olympien et girondin, suit toujours le football français avec attention.
Chaque jour avant la finale de la coupe de la Ligue,
LaProvence.com vous propose de retrouver les témoignages des anciens joueurs passés par Marseille et Bordeaux. Après
Alain Giresse, c'est au tour de
Joseph-Antoine Bell. Le gardien camerounais, qui a disputé 3 saisons avec les Olympiens et 2 avec les Girondins, suit toujours avec attention le championnat de France.
Arrivé à Marseille en 1985, le Camerounais a passé trois saisons à l'OM. Il a ensuite rejoint les Girondins de Bordeaux pendant deux ans (1989-91).Quel regard portez-vous sur l'OM et Bordeaux, deux clubs où vous avez évolué ?Joseph-Antoine Bell : En dehors du passage à vide des Girondins, on a eu l'impression qu'ils étaient irrésistibles. C'est la preuve que bien jouer et avoir des résultats n'est pas antinomique. Marseille a connu un début plus tumultueux mais le club s'est bien repris. Si je peux me permettre la comparaison, je dirai que Bordeaux est un "petit" Barcelone et l'OM un "petit" Real Madrid...
A Marseille, on a acheté des grands noms pour rattraper le temps perdu et gagner quelque chose. Mais dans la vie, il est rare que l'on puisse acheter le temps. Ils ont recruté des joueurs pour avoir une défense qui tient la route, mais ce n'est pas toujours le cas. Même chose en attaque, où les joueurs offensifs n'ont pas toujours la réussite souhaitée. Il n'y a pas encore de continuité dans la performance.
Quel est votre favori pour la Coupe de la Ligue ? pourquoi ?J.-A.B. : C'est difficile d'avoir un favori après ce que je viens de dire. Je ne pense pas que les Girondins aient de réelles certitudes sur leur capacité actuelle. Même s'ils ont battu Lille, ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu de résultat. Marseille reste une équipe imprévisible mais qui a la possibilité de bousculer Bordeaux. Du côté marseillais, la gestion de l'approche de cette rencontre va être très importante. Il est donc très difficile de dire à l'avance qui va réussir.
L'échéance européenne de Bordeaux, trois jours après face à Lyon en Ligue des champions, peut-elle accaparer l'esprit des Girondins ?J.-A.B. : Ce quart de finale étant contre Lyon, Bordeaux a de la chance car cela reste un club de Ligue 1, qu'il connaît. Les Girondins ont leur chance. Si cela avait été contre Arsenal, le Bayern Munich ou Barcelone, ils auraient eu la tête à la Ligue des champions. Mais là, je pense que tout le monde se comportera inconsciemment comme s'il s'agissait d'un match de championnat.
Il n'y aura pas de surprise, le contenu ne sera pas nouveau puisqu'ils jouent déjà au moins deux fois par saison l'un contre l'autre. Donc, pour moi, Bordeaux n'aura pas la tête à Lyon lors de la finale... Et puis, de toute façon, il ne faut pas que les Marseillais comptent sur ce facteur. Il vaut mieux, de leur côté, qu'ils disputent la rencontre comme si c'était un quart de finale de Ligue des champions.
Parmi les duels qui vont rythmer le match, lesquels sont les plus importants ?J.-A.B. : Au-delà du collectif, on ne peut pas ignorer certains joueurs. Sur le plan affectif, je trouve qu'un garçon comme Niang est omniprésent. Je l'apprécie beaucoup. Avant qu'il rejoigne l'OM, je l'appréciais déjà. Je suis très content qu'il évolue à Marseille. C'est le meilleur buteur du championnat de France, le capitaine de l'OM : ça en fait pour un seul homme (rires). Les Girondins seront obligés d'en tenir compte.
C'est la même chose pour l'OM en ce qui concerne Marouane Chamakh. Il peut causer énormément de problèmes à la défense olympienne. Il n'en demeure pas moins que Bordeaux vaut par son collectif, alors que Marseille vaut par ses individualités. Il faut simplement faire en sorte que le collectif continue à progresser pour atteindre un niveau convenable. L'OM ne doit pas trop se reposer sur ses individualités. Les Marseillais doivent mettre en avant la combinaison des forces individuelles.
Comment jugez-vous le travail respectif de Laurent Blanc à Bordeaux et de Didier Deschamps à Marseille ?J.-A.B. : Ils avaient des prédispositions pour le métier d'entraîneur. Ce n'est donc pas une surprise.
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