Drogba / Van Nistelrooy
Le face à face des buteurs - Citation :
- La désignation du Ballon d’Or ce base sur quatre critères :
- L’ensemble des performances individuelles et collectives (palmarès) pendant l’année civile
- La classe du joueur (talent + fair-play)
- La carrière
- La personnalité et le rayonnement
Didier Drogba, successeur de Georges Weah ?L’ensemble des performances individuelles et collectives (palmarès) pendant l’année civileLors de la saison 2006-2007,
il remporte avec Chelsea la Coupe de la Ligue anglaise (2-1 contre Arsenal,
deux buts qui portent sa signature)
et la FA cup (1-0 contre Manchester United,
un but signé Drogba). Deux trophées offerts par
Didier Drogba,
qui termine meilleur buteur de la Premier League avec 20 réalisations. Mais il est également auteur de 6 buts en Ligue des Champions, des réalisations qui malheureusement ne conduiront pas Chelsea au sacre européen, puisque éliminé aux tirs au but, en demi-finale de la compétition par Liverpool.
Chelsea abandonne également à Manchester, la couronne de champion d’Angleterre détenu lors des deux éditions précédentes.
La vraie ombre au tableau pour
Didier Drogba dans la compétition du ballon d’or, est son début de saison 2007-2008 avec Chelsea, où les résultats moyens de l’équipe ajoutés à sa blessure qui le privent pour l’instant de toutes ses capacités physiques (6 matchs en championnat, 1 but ; 1 match de C1, 1 but) auront forcément une influence dans l’attribution du trophée.
Mais une lueur vient également illuminer le parcours individuel et collectif de
Didier Drogba.
Il est le premier joueur de Chelsea à atteindre la barre des 30 buts depuis plus de 20 ans (33 buts 2006-2007),
mais il a également qualifié les Éléphants de Côte d’Ivoire pour la Coupe d’Afrique des Nations 2008.
La classe du joueur (talent + fair-play)Drogba est connu pour sa puissance, son jeu de tête, ses mouvements dos au but, sa frappe de balle, sa vitesse, sa technique, et son sens du but. Mais par-dessus toutes ces qualités,
Drogba, est un avant-centre comme on n’en voit pas beaucoup sur la planète football. Sa conception du poste est à elle seule une antinomie. Il aime marquer, mais prend autant de plaisir à faire une passe décisive pour un coéquipier.
La troisième saison de l’international ivoirien à Chelsea aura été celle de tous les superlatifs. Des buts venus d’une autre planète, une abnégation à chaque instant et une capacité folle à faire la décision au bon moment, ont fait de lui le top-player de Chelsea.
La carrièreSon parcours est atypique. Pas de ligne sur son CV indiquant un lien avec un centre de formation. Son premier contrat professionnel il le signe à 21 ans avec Le Mans, un âge où certains jeunes doués ont déjà gagné des titres, et même déjà obtenu des capes en sélection nationale. Son éclosion arrive avec le club de Guingamp, en 2002-2003, où il inscrit 17 buts. L’envergure internationale, il l’acquiert avec l’OM en 2003-2004.
Drogba se révèle comme l’un des plus grands attaquants européens, en inscrivant 19 buts en championnat et 11 buts en coupe d’Europe, et en atteignant la finale de la Coupe UEFA. Il a déjà 26 ans.
Mais à 29 ans, le capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire a rattrapé le temps perdu, grâce à une saison 2006-2007 individuellement éblouissante avec Chelsea, il a gagné pour la postérité, le droit de figurer dans la short-list des prétendants à la plus belle récompense individuelle du football, même si les événements récents chez les Blues (le départ de Mourinho, et les déclarations de l’ex-Marseillais de quitter Stamford Bridge) ternissent quelque peu sa fin d’année.
La personnalité et le rayonnement« Il a la personnalité et la qualité, si je vais à la guerre et que je dois choisir un compagnon de régiment, je choisis Didier, parce que c’est un homme fantastique » a indiqué
José Mourinho lors d’une émission de Téléfoot sur TF1.
Didier Drogba n’est pas seulement un footballeur de génie, c’est aussi la bouffée d’oxygène du peuple ivoirien. Il s’est battu pour que son pays divisé en deux par la guerre, soit de nouveau réuni. Et lorsqu’il a reçu son trophée du ballon d’or africain 2006, il est allé le présenter à Bouaké, l’ex bastion rebelle en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, les Nations Unies ne se sont pas trompées en le nommant ambassadeur pour la paix. Il a également été nommé ambassadeur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à Genève, le 24 janvier 2007
Célèbre dans son pays à tel point qu’une bière a été baptisée en son nom. Il existe également une danse
"Drogbacité" imitant ses gestes techniques sur le terrain.
Ruud Van Nistelrooy, le but comme moyen d’expressionL’ensemble des performances individuelles et collectives (palmarès) pendant l’année civileIl a fini
"Pichichi" avec 25 buts en 37 matchs de Liga lors de sa première saison en Espagne (2006-2007), ce qui est assez exceptionnel. Par ailleurs, les lecteurs du journal AS l’ont désigné, à la suite d’un vote,
meilleur joueur de la saison, meilleur recrutement, meilleur attaquant et auteur du plus beau but de l’année (inscrit contre Valence). Il est également auteur de 6 buts en 7 matchs de Ligue des Champions. Mais malgré cette réussite, le buteur batave n’a pas réussi à mener son équipe aux places d’honneur de la compétition, éliminée dès les huitièmes de finale par le Bayern de Munich.
Il est néanmoins Champion d’Espagne en 2007 avec le Real Madrid, ce qui est une sacrée performance, puisque les Merengue étaient sevrés de ce couronnement depuis 2003. On peut donc penser que son arrivée dans le club a changé la donne.
Conformément à ses prestations la saison dernière,
Van Nistelrooy est reparti sur les mêmes bases en ce début de saison.
2 buts en 4 matchs de championnat, et 3 buts en 2 matchs de C1.
La classe du joueur (talent + fair-play)Pas besoin de qualificatifs dithyrambiques pour qualifier le talent du Néerlandais, sinon deux mots, qui sont devenus la panacée du football moderne, et qu’il a repris avec une efficacité redoutable à son compte : le but.
En 1998,
Ruud signe au PSV Eindhoven et
inscrit 31 buts en 34 matchs dès sa première saison. Sa deuxième saison est tout autant prolifique avec 29 buts, et attire les convoitises de Sir Alex Ferguson, manager de Manchester United. Alors que le transfert est presque bouclé, il se blesse gravement au genou et la transaction tombe à l’eau. Ce n’est que partie remise, et en avril 2001,
Ruud Van Nistelrooy signe enfin à Manchester.
Au cours de sa première saison avec les Red Devils,
Ruud marque au cours de huit matchs consécutifs de Premier League
et finit second au classement du meilleur buteur derrière Thierry Henry, avec 23 buts en 32 matchs.
La saison suivante est celle de la consécration,
Ruud inscrit 25 buts en 34 matchs de Premier League, terminant meilleur buteur et conduisant Manchester United au titre. Il inscrit également 14 buts en 11 matchs de Ligue des Champions.
Le 7 février 2004,
le Oranje a marqué ses 100e et 101e buts avec Manchester United. Il manqua une grande partie de la saison 2004-2005 à cause de nombreuses blessures, mais resta le meilleur buteur de la Ligue des champions.
Van Nistelrooy est le deuxième meilleur buteur dans l’histoire de Ligue des champions, derrière son coéquipier,
Raúl González.
Seule ombre au tableau dans ce parcours, on dit des buteurs qu’ils sont égoïstes, RVN en est la parfaite incarnation. Si l’attribution du trophée se joue entre un attaquant qui a un sens du collectif et le Néerlandais, il n’est pas sûr que la balance penche de son côté.
D’autre part, les antécédents (simulations notamment) laissés en Angleterre et qui ont été à la source de scandales (Arsenal), le poursuivront comme une trainée de poudre jusqu’à la fin de sa carrière.
La carrièreVan Nistelrooy a débuté sa carrière aux Pays-Bas comme défenseur au FC Den Bosch, mais son transfert au SC Heerenveen en 1997 coïncida avec son repositionnement dans l’axe de l’attaque. Son modèle est Dennis Bergkamp, alors à l’Ajax Amsterdam. Ce choix sera le tournant de sa carrière, puisque à 31 ans, il fait partie de la caste fermée des attaquants à 25 buts par saison au moins. Du PSV en passant par Manchester, et aujourd’hui le Real, les statistiques parlent pour lui.
La personnalité et le rayonnementSon ancien entraîneur à Manchester United Sir Alex Ferguson, a affirmé ne pas regretter de s’être séparé de lui l’été dernier, malgré la centaine de buts qu’il avait pu inscrire pour le compte des Red Devils durant son séjour.
Ainsi, Ferguson a laissé entendre que
Van Nistelrooy avait une influence néfaste dans le vestiaire ce qui l’avait conduit à s’en séparer pour le bien du groupe
« Ruud n’avait pas une si grande influence que ça sur le club. Cela a été beaucoup plus difficile de nous séparer de Roy Keane. On a besoin d’un esprit d’équipe dans le vestiaire et que l’effectif soit tout de suite à l’unisson, c’est ce que je recherchais et c’est ce qui s’est produit cette saison : un état d’esprit brillant, c’est ce qui importe. On a dû prendre des décisions importantes sur la configuration de l’équipe, ça n’est jamais simple » avait-il déclaré au Daily Star.
Après l’avoir longtemps boudé,
Marco Van Basten, le sélectionneur hollandais,
a décidé d’offrir une nouvelle chance à Ruud Van Nistelrooy. Son absence sur la scène internationale depuis le Mondial 2006, pourrait avoir une influence, même si 2007 est une année sans compétition internationale, les joueurs qui se seront distingués avec leurs sélections nationales auront un certain avantage.
L’édition du ballon d’Or 2007, connaît une évolution importante, la mondialisation du jury, la mondialisation des territoires de compétitions, et la mondialisation des acteurs susceptibles de prétendre à la consécration. Mais la philosophie même de la compétition ne change pas : la valorisation de l’homme au cœur de l’action collective. Dans le face à face
Drogba / Van Nistelrooy, un petit avantage à l’Ivoirien dont le talent et la personnalité font l’unanimité malgré sa déclaration du jour.
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