Quel sera le classement de l'OM 2007/2008 ?

Marseille peut-il le refaire ?

La saison dernière, l’OM s’était qualifié pour la Ligue des champions après une spectaculaire remontée.

Après 24 journées, Marseille est revenu aux avant-postes (5e), juste avant les venues du Spartak Moscou, demain, en Coupe de l’UEFA, et de Paris, dimanche au Vélodrome. L’OM rééditera-t-il sa fin de saison dernière, qui lui avait permis de se qualifier pour la Ligue des champions ?

Le gain de cinq places réalisé dimanche soir par Marseille (de la dixième à la cinquième) s’inscrit dans une dynamique qui a démarré avec la prise de fonctions d’Éric Gerets, le 25 septembre 2007. En neuf journées de Ligue 1, l’OM ne comptait que 7 points (dix-septième place au classement). Depuis, en quinze journées, il en a engrangé 28 (huit victoires, quatre nuls, trois défaites), soit 1,86 point par match (et non pas 2, comme indiqué hier par erreur). Le fruit du travail de l’entraîneur belge, lequel a fait progressivement valoir ses conceptions, à commencer par l’adoption d’un 4-4-2 en losange au sein duquel chacun trouve sa place. Dimanche soir à Nice, Gerets relevait : « Trois ou quatre joueurs me donnent le sentiment que je ne dois plus avoir peur. S’il y a quelque chose qui ne va pas bien, je ne dois plus crier tout le temps car ils commencent à trouver les réponses, surtout dans l’entrejeu. » Tout était dit de la transformation des échanges entre l’entraîneur et les joueurs. Le premier a d’abord été directif, les seconds sont de plus en plus autonomes et cela fonctionne.
Le challenge de Marseille consiste à réussir la même opération que la saison dernière. Après la 24e journée, l’OM comptait 6 points de retard sur le deuxième (Lens), écart qui était même monté à 10 points au terme de la 27e journée avant d’être finalement comblé avec le gain de la seconde place, directement qualificative pour la Ligue des champions.
Depuis la trêve, Marseille (cinquième avec 35 points) a pris deux fois plus de points (10) que Nice (quatrième avec 37 points) et Nancy (troisième avec 41 points). En revanche, Bordeaux (deuxième avec 45 points) tourne sensiblement à la même vitesse (9 points depuis la trêve). En clair, Nice et Nancy semblent à la portée de l’OM dans l’optique d’une troisième place qualificative pour le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions. Mais il ne sera pas facile pour l’OM de doubler Bordeaux, même s’il se rend à Marseille pour la 36e journée.
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LE POUR

UN CALENDRIER FAVORABLE. – Marseille va recevoir huit fois et se déplacer six fois. À domicile, l’OM aura l’avantage d’accueillir Bordeaux, un rival direct. En dehors des Girondins et de Lyon, les Marseillais recevront des équipes classées entre la onzième place (Strasbourg) et la dix-neuvième (Sochaux). À l’extérieur, le programme de l’OM comprend des équipes qui se situent entre la dixième (Lorient) et la vingtième place (Metz).
DES PROGRÈS EN VUE. – À Nice, Marseille était privé de Nasri et de Ziani (blessés) mais Valbuena a pris avec autorité la baguette du meneur de jeu. L’entente entre Cissé et Niang comporte une bonne marge de progression, tandis que Grandin s’est monté prometteur. Le retour de M'bami de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) va permettre une rotation dans le secteur du milieu défensif.
UN GARDIEN DÉCISIF. – À Nice, Steve Mandanda a livré un match de haut niveau. Une seule erreur à son débit : une sortie aérienne dont il s’est sorti chanceux. Depuis son arrivée dans l’équipe, conséquence de la blessure de Cédric Carrasso, Mandanda a totalement rempli le rôle que l’on attend d’un gardien dans un club ayant de hautes ambitions. De la constance et des arrêts qui font gagner des points.

LE CONTRE

UNE DÉFENSE INCERTAINE. – Il y a bien des blessures à un rythme hallucinant mais l’OM ne dispose pas de défenseurs centraux incontestables. À droite, Bonnart ne dispose pas de suppléant qualifié et, à gauche, Krupoviesa constitue une énigme, au point d’avoir fait regretter Taiwo pendant la CAN.
UN SURNOMBRE OFFENSIF. – Ils sont huit dans ce secteur (Nasri, Valbuena, Ziani, Grandin, Zenden, Akalé, Cissé, Niang). Le challenge de Gerets est donc triple. Gérer la rotation entre trois titulaires (Valbuena, Cissé, Niang) pour deux places, choisir entre Ziani et Grandin côté droit, trouver une utilité à Zenden et Akalé. Sans parler de l’entente obligatoire entre Cissé et Niang, toutefois en bonne voie.
TROIS LIÈVRES À LA FOIS. – La semaine en cours illustre la difficulté du parcours marseillais jusqu’à la fin de saison. Après un dur combat à Nice en L 1, l’OM reçoit le Spartak Moscou demain en Coupe de l’UEFA et accueille le Paris-SG dimanche en Championnat.
Le prochain adversaire de Marseille en Coupe de France (les amateurs de Carquefou) est évidemment à sa portée. Mais, après deux finales perdues (en 2006 et 2007) dans cette épreuve, il est clair que l’OM ne la négligera pas. Le président Pape Diouf a fixé le cap prioritaire sur le site Internet du club : « Les objectifs n’ont pas varié depuis le début de saison. J’avais annoncé qu’un club comme l’OM devait se fixer des objectifs élevés. Le nôtre était une qualification en Ligue des champions. On verra en mai si on atteint cet objectif. »



Paroles de vaincus

Quatre témoins battus par l’OM en 2008 analysent les progrès du jeu marseillais.

Olivier ECHOUAFNI (milieu de Nice)
« Plus rigoureux, plus disciplinés »
« Les Marseillais sont plus rigoureux, plus disciplinés, plus concernés et plus en confiance qu’en début de saison. Désormais, chacun sait ce qu’il a à faire et il s’y tient.
Mais j’ai souvent vu des équipes marseillaises supérieures. On les a parfois malmenés et, surtout, on leur a bien facilité la tâche. Et puis, c’est une équipe qui me semble à la limite de l’engagement, notamment dans les trois fautes qu’ils font sur Modeste en début de match (de la 10e à la 19e minute du match de dimanche). »

Geoffrey DOUMENG (milieu de VA)
« Ils poussent un peu plus »
« Je ne suis pas surpris par la remontée de l’OM, vu leur situation jusqu’ici et la qualité de leur effectif. Au Vélodrome, nous, nous avions l’impression de maîtriser notre sujet, mais on avait encaissé deux buts à cause de deux erreurs. Nous avions eu plus d’occasions qu’eux, mais nous avions été moins efficaces. À l’inverse du match aller, au cours duquel on avait eu peu d’occasions, mais que l’on avait emporté après avoir été menés (2-1). En ce moment, les Marseillais ont l’efficacité et la réussite avec eux. Et Mandanda les aide en faisant de bons arrêts. Ils sont plus efficaces qu’avant parce qu’ils poussent un peu plus pour provoquer la réussite. »

RICARDO (entraîneur de Monaco)
« Valbuena, il leur fait énormément de bien »
« Les Marseillais montent en puissance. Par rapport au début du Championnat, ce n’est plus du tout la même équipe. Par rapport au début de saison, ils ont des joueurs importants qui ont retrouvé la forme, comme Cissé, Cana ou (Benoît) Cheyrou. Ça donne une autre allure, une autre image à l’équipe. Quant à Valbuena, il leur fait énormément de bien. Il leur apporte beaucoup dans le jeu collectif.
Ils arrivent maintenant à un très bon niveau. Mais je ne peux pas trop me fier au match qu’ils ont fait contre nous pour les juger. Nous leur avons donné deux buts dans les dix premières minutes. Après, nous n’étions plus très présents, nous n’avions pas grand-chose à espérer. »

Anthony DEROIN (milieu de Caen)
« Cheyrou et Cana, les deux baromètres »
« Contre Marseille, malgré le déroulement du match (un but refusé aux Caennais alors que le ballon avait franchi la ligne de but), il y avait beaucoup de mouvements et chacun de nous avait du mal à savoir qui marquer dans sa zone. Désormais, ils ont trouvé un système qui leur convient, avec des joueurs qui reviennent au top niveau. Et quand ça se passe plutôt bien, tout s’enchaîne. Marseille va être difficile à arrêter parce que cette équipe continue de monter en puissance. Face à nous, ils ont embrayé après leur premier but. Cet enchaînement va les aider à poursuivre sur cette cadence. Marseille possède des joueurs de très haut niveau, difficiles à stopper, comme Valbuena, Djibril Cissé, Niang. Derrière eux, il y a un gros travail à la récupération du ballon de Benoît Cheyrou et Cana, les deux baromètres de l’équipe, qui libèrent les attaquants. »