[OGC Nice] Le topic Niçois

« Notre place ? Entre 12e et 25e »

FRÉDÉRIC ANTONETTI, l’entraîneur niçois, affirme que les performances de son équipe, 4e de la L 1, défient la logique.

Il y a un an, Nice était relégable et en pleine crise. Le 24 janvier 2007, au soir d’une défaite à domicile contre Toulouse (0-1), Frédéric Antonetti était menacé. Il allait finalement conserver son poste grâce au nul à Lyon lors de la journée suivante (1-1). Aujourd’hui, Nice se rend à Toulouse en quatrième du Championnat. Le climat n’est plus le même mais Antonetti n’a pas oublié et choisit de jouer la méfiance.


– Vous souvenez-vous de votre dernière défaite en L 1, au Mans (0-2) le 6 octobre ?
– Le Mans avait mérité sa victoire. On n’avait pas été bons. Dans cette série, il y a quand même beaucoup de nuls (7 nuls et 5 victoires). Mais on n’est pas obsédés par ça.

– Nice peut-il rester dans le haut du classement ?
– On ne se pose pas la question. On n’est pas programmés pour ça.

– Mais le foot ne se joue pas avec des ordinateurs…
– Un peu, si ! Le foot, c’est l’argent. Plus vous avez de moyens, plus vous avez de chances de réussir.

– Aujourd’hui, pourtant, vous êtes quatrièmes de L 1 et pas quatorzièmes...
– On peut se retrouver là, oui ! Notre place sur l’échiquier du football français, avec nos moyens, c’est entre la 12e et la 25e place. Je suis très lucide. Mais on a une bonne équipe et, sur un laps de temps, des résultats. Si on pouvait la garder trois ans, cette équipe, on aurait plus de chances de grimper dans la hiérarchie. Là, on est déjà attaqués (Ederson est courtisé par Lyon). Au complet, on a une équipe compétitive qui s’est toujours créé des occasions. Mais, comme c’est parti, peut-être que le premier relégable sera à 48 points, du jamais-vu. Alors on est contents mais prudents. Un mauvais mois et vous vous retrouvez dans le ventre mou. Gardons les pieds sur terre. Après, jusqu’où peut aller mon équipe ? Je ne sais pas.

– Vivez-vous une période jubilatoire ?
– Je suis content de voir évoluer mon équipe et de vivre avec elle. Oui, ce sont de bons moments. Jubilatoire, c’est un peu fort.

– La perspective de la saison prochaine vous effraie t-elle, si Nice ne pouvait retenir Ederson, Koné, Lloris, Balmont et d’autres ?
– Chaque chose en son temps. Déjà, il faut des réponses à certaines questions : de combien seront les droits télé ? Est-ce qu’on va finir avec des bénéfices ? Quels seront les joueurs demandés et ceux qui vont partir ?

– Vous, vous êtes sous contrat jusqu’en juin 2009. Quel sera votre avenir ?
– Je fais mon travail du mieux que je peux. L’an dernier, en juin, j’ai dit au président : “On repart pour un an et après on verra.” On en est encore là. L’année dernière avait été très difficile, mon image en avait pris un gros coup, on m’avait un peu caricaturé. Je me suis demandé : est-ce que je continue ? Est-ce un milieu pour moi ? Je suis très bien à Nice. L’aventure a eu un début, il y aura une fin. Le seul truc que je souhaiterais, c’est partir dans de bonnes conditions.

– Aimeriez-vous savoir ce que vous seriez capable de réaliser dans un grand club ?
– Vous avez toujours envie de savoir quelles sont vos limites. J’ai eu Bastia et Nice, des clubs à petits budgets, et Saint-Étienne à un très mauvais moment. Pour l’instant, on ne m’a jamais proposé d’avoir un gros club… Ça ne s’est jamais présenté. Je ne sais pas s’il y a un rapport avec le fait d’être corse… Enfin, je suis bien à Nice, même si, avec plus de marge de manoeuvre,…

– Selon vous, Bordeaux va t-il déranger Lyon dans la course au titre ?
– Lyon a un temps d’avance, mais Bordeaux a sa chance. Si les deux équipes sont au complet, tout peut arriver.

Nice manque d’habitude

Le 10 février dernier, Marseille avait saccagé deux séries niçoises. Nice était alors invaincu depuis treize matches en L 1 et depuis vingt matches au stade du Ray. L’OM s’était imposé 2-0 au domicile des Aiglons. Auxerre en a remis une couche samedi (2-1). « Février est catastrophique au niveau des points (1 sur 9) alors qu’il n’y aurait rien à dire si on en avait cinq de plus, et ça comptera à la fin », regrette l’entraîneur niçois Frédéric Antonetti. Son équipe n’a pas su assumer avec maîtrise sa quatrième place acquise fin janvier (elle est désormais 6e), « gérer le fait d’être en haut, ce à quoi nous ne sommes pas habitués. On a plus de joueurs habitués à lutter pour le maintien ». Contre Auxerre, Nice s’est agacé de ne pas parvenir à doubler son avance après le but de Koné à la 46e minute. « Si on n’arrive pas à marquer, il faut savoir tenir le résultat. On n’a pas su le faire, note Antonetti. Il faut moins de nervosité, plus de concentration et d’efficacité. » Samedi, Balmont a été averti pour la troisième fois en cinq matches pour comportement antisportif. C’est juste avant le coup franc de l’égalisation auxerroise qu’il s’est embrouillé avec un M. Moulin tatillon. Il ne s’est pas mis dans le mur comme prévu. Et Nice, comme à Toulouse (1-1, 23e j.) et devant l’OM, a flanché sur coup depied arrêté. Sur le deuxième but, « trois ou quatre joueurs ne jouaient pas » (Antonetti), davantage préoccupés par M. Moulin. L’expérience en moins de Laslandes, « patron de l’équipe » (Antonetti), sur les trois derniers matches (après la cuisse droite, la gauche a été touchée samedi), se fait aussi ressentir. Et des joueurs comme Ederson, Hellebuyck et Lloris ont légèrement fléchi. Conclusion d’Antonetti : « S’il nous faut vingt occasions pour marquer, si on est en danger sur chaque coup de pied arrêté… On ne sera pas en haut si on ne rectifie pas le tir. L’erreur est permise, la correction est nécessaire, avec remise en question individuelle. »

Lilian Laslandes ne fera pas le déplacement de dimanche à Saint-Etienne. L'attaquant niçois souffre toujours de la cuisse . Laslandes, 400 matches en première division, devrait se faire rejoindre dimanche soir par Mickaël Landreau. Les deux joueurs seront alors à égalité au nombre de rencontres disputées au plus haut niveau national par un joueur en activité. Seul Grégory Coupet, 425 matches lors de la rencontre Lille-Lyon, les devance.

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