Le deuxième acte du scandale du Calcio a commencé
giulio Napolitano AFP/Archives ¦ Le deuxième acte du scandale des matches truqués du Calcio s'est ouvert en Italie après le bouclage de l'enquête judiciaire du parquet de Naples, qui soulève de nouveaux soupçons sur la saison 2004-05 et a conduit les instances sportives à suspendre plusieurs arbitres ce week-end. Le deuxième acte du scandale des matches truqués du Calcio s'est ouvert en Italie après le bouclage de l'enquête judiciaire du parquet de Naples, qui soulève de nouveaux soupçons sur la saison 2004-05 et a conduit les instances sportives à suspendre plusieurs arbitres ce week-end.
Jusqu'ici, la plus grande affaire de corruption de l'histoire du football italien était restée entre les mains de la justice sportive, mais les sévères sanctions initiales avaient été considérablement revues à la baisse, en appel puis devant la Cour d'arbitrage du Comité national olympique italien (Coni).
Au final, seule la
Juventus Turin avait été reléguée en 2e division, avec 9 points de pénalité (contre 30 au départ), tandis que la
Fiorentina, la
Reggina,
l'AC Milan et la
Lazio Rome avaient pu rester dans l'élite, avec respectivement 15, 11, 8 et 3 points de pénalité.
De son côté, le parquet de Naples (sud), chargé du volet purement judiciaire de l'affaire, a poursuivi ces derniers mois son enquête, qui s'est conclue jeudi et concerne désormais 48 personnes, dont 21 sont soupçonnées "
d'association de malfaiteurs destinée à la fraude sportive".
Parmi les personnes visées par l'enquête figurent toujours les personnages-clé de l'affaire, notamment les anciens dirigeants de la
Juventus,
Luciano Moggi et
Antonio Giraudo, ainsi que 25 arbitres et juges de touche, dont 18 sont toujours en fonction cette saison.
Dans la foulée, l'Association italienne des arbitres (AIA) a décidé jeudi de remplacer les deux arbitres et deux juges de touche qui auraient dû officier ce week-end en 2e division. La mise au repos devrait s'étendre à tous les autres hommes en noir et pour le restant de la saison, selon La Gazzetta Dello Sport.
Le club de
Messine, actuellement avant-dernier du Championnat de 1re division et qui n'avait jamais été impliqué dans l'affaire, s'est retrouvé mis en cause par le biais de son ancien directeur sportif,
Mariano Fabiani, désormais placé sous enquête.
"
Nous espérons parvenir à une requête de renvoi en procès d'ici au mois de juin", a déclaré vendredi matin à l'AFP le procureur Filippo Beatrice.
"
Il y a près de quarante matches suspects (contre 19 au départ, ndlr). L'enquête nous permet de confirmer que certains dirigeants de club avaient des contacts téléphoniques stables et secrets avec des arbitres et des fonctionnaires de la Fédération" italienne de football (FIGC), a-t-il ajouté.
Selon l'accusation, ces contacts servaient à choisir en toute discrétion les arbitres que devaient ensuite désigner les responsables de la FIGC en manipulant le tirage au sort. Sur la pelouse, l'un des principaux moyens d'action des "
hommes en noir" était la "
distribution savante" de cartons jaunes à certains joueurs pour qu'ils soient suspendus lors des rencontres à venir, notamment quand ils devaient affronter la
Juventus.
Les enquêteurs du parquet de Naples (sud) ont également relevé de nombreuses décisions litigieuses prises par les arbitres sur des penaltys ou des hors-jeu pour favoriser les équipes impliquées dans le scandale.
Reste à savoir si la thèse de l'accusation tiendra lors d'un éventuel procès, en l'absence du moindre aveu de la part des prévenus mais aussi de preuves accablantes comme des remises d'enveloppes ou de cadeaux aux arbitres.
L'été dernier, les revirements successifs de la justice sportive en faveur des clubs avaient laissé un goût amer en Italie, mais ils avaient aussi mis en lumière la difficulté de prouver concrètement le trucage des matches sur la pelouse, après une enquête basée essentiellement sur des écoutes téléphoniques.
De leur côté, les dirigeants de clubs s'étaient défendus en affirmant qu'ils ne cherchaient pas à arranger les matches, mais simplement à obtenir des arbitrages de meilleure qualité.
20minutes